Danske Samlinger, Tredie Bind, 1867-68, side 1-46.

Se kommentarer angående aktstykkerne i nedenstående bidrag, og de misforståelser og fejllæsninger som Chr. Bruun i følge Nystrøm gør sig skyld i, i: Eiler Nystrøm: Den danske komedies oprindelse. Om skuepladsen og Holberg. Gyldendal, 1918. Digital udgave på Internet Archive.

Nye Bidrag til Oplysning om den danske Skueplads i dens første Aar.

Meddelte af Chr. Bruun.

[sideskift][side 001] II

Det tegnede til at den danske Skueplads i Aaret 1728 skulde gaa en roligere Fremtid imøde. Allerede i Februar Maaned vare Forestillingerne begyndte, der spilledes for Hoffet paa Slotstheatret ¹), Montaigu fik sit Privilegium fornyet paa tre Aar, og, da Holberg viste sig uvillig til at lade sine nye Comedier komme frem, forsøgte man at skabe et Repertoire ved at over­ sætte fremmede Stykker. Men det varede ikke længe, før For­viklingerne begyndte. De opstod derved, at andre Kunstnere søgte at skaffe sig Publikum trods det Privilegium, der var givet Montaigu. I Juni Maaned indgav denne derfor en Klage til Cancelliet, eller rettere til Obersecretairen i det danske Can­celli, Christian Møinichen, saaledes lydende:

Monseigneur,.

C'est avec un profond respect que les Acteurs Danois prennent la liberté de representer à Vostre Excellence, que malgré les ordres qu'il a plu à Sa Majesté de donner en leur faveur [sideskift][side 002] il s'eleve tous les jours ici de nouveaux Spectacles, vn etranger a de Sa propre Autorité etabli un Concert public, on a donne a un petit Monstre la permission de se faire voir pour de l'argent, on attend une Bande françoise dont quelques uns sont deja arives; C'est pour prevenir tous ces abus que les Sup- pliants implorent la Confirmation des Ordres de Sa Majesté qu'il les maintiene dans le droit d'etre ici le seul Spectacle public à l'exclusion de tous les Etrangers.

Copenhague le 20 Juni
1728.

Monseigneur
de Vostre Excellence
les tres humbles
et tres obeissants Serviteurs
les Acteurs Danois
Montaigu.

Klagen blev strax refereret Kongen, og dens Virkning blev følgende Skrivelse til Politimesteren, som derved fik en alvorlig Paamindelse om at sørge for at lignende Klager ikke for Fremtiden skulde blive reiste :

Velædle og Velbyrdige
Hr Politie Mester og Borger Mester!

Indlagde Memorial med hosfølgende Placat fra René de Montaigu hvorudi hand klager, at en her til Staden ankommen person som lader sig, og sine Exercitier see for penge, til præjudice for de alleene priviligerede Danske Acteurer, haver Jeg hands Kongel. Maytt allerunderdanigst refereret, og som allerhøist bemte hands Maytt erindrede sig, at Hr Politie-Mester tilforn nembl. d. 14. Oct. 1726 var rescriberet at se derhen, at ingen herefter giorde de danske Acteurs nogen hinder eller præjudice udi de dennem allernaadigst forundte Privilegier, saa blev jeg allernaadigst anbefalet, at til kiende give Hr. Politiemester, strax at forføye den anstallt, at ovenmelte Person vorder inhiberet paa forskreven maade, at lade sig eller sine excercitier see; og ellers at Hr Politiemester vilde lade sig være angelegen, at hands Maytt i slige tilfælde for Klagemaal kand blive u-molesteret, og kongel.[sideskift][side 003] allernaadigste befalninger med allerunderdanigste obcervance efter- levet. Jeg forbl.

Kiøbenhafn d. 22de Junj
1728.

Velædle og Velbyrdige
Hr Politie-Mester og Borger mesters
tienst villigste
tiener
C. Møinichen.

Til Hr. Politie Mester og Borger Mester Himmerich.

En Maaned efter blev Montaigu nødsaget til paany at indgive en Klage. Denne Gang henvendtes den baade til Kongen og til Obersecretairen, undertegnet foruden af Montaigu tillige af de Øvrige Skuespillere. Det var General Hans Jacob Arnold Klagen gjaldt. Han var Eier af Theatret i Grønnegade og havde, for at opnaa større Indtægt af sine Penge, end de danske Skuespil kunde skaffe ham, indkaldt fremmede Kunstnere, som han vilde lade optræde vexelvis med de danske Acteurer. Der fremkaldtes nu en formelig Notevexling, som giver interessante Oplysninger om de gjensidige Forhold.

De danske Skuespilleres Klageskrifter ere følgende:

Au Roy,
Sire

Les Acteurs Danois prosternez aux pieds de Vostre Majesté, prennent la liberté avec vne soumission profonde de luy representer, que penetrez de ses Royalles bontez, et vniquement occupez de tacher de les meriter, en travaillant a des ouvrages dont l'execution se perfectionnant de jour en jour, cultiveroit la langue, et le theatre du Pays, s'en voyent malheureusement empechez par les vexations de Monsieur le General d'Arnholdt, qui a acheté la maison de Capion ou les spectacles doivent etre representez. les suppliants avoient cru qu'en donnant a Monseiur Darnholdt cinq cents ecus par an pour vne maison qui ne luy en couste que trois mille trois cent, la rente etoit assez forte pour luy suffire, il a rejetté cette proposition, et a mieux aimé s'en tenir aux dis ecus par chaque representation, les acteurs s'y sont soumis, mais ce n'est pas encore assez pour luy, il se plaint que les Acteurs Danois ne jouent pas assez souvent, quoyque dans ces trois mois d'esté[sideskift][side 004] il ait deja tiré d'eux la rente du Capital de la maison, et qu'il luy reste encor neuf mois d'une saison plus favorable a pretendre, et qui luy en promettent trois ou quatre fois autant. vn autre homme moins difficile s'en contenteroit assurement; il n'est par si traittable, et pour tirer cent pour cent de sa maison, il a jugé a propos, d'etablir ici de son autorité et au prejudice des ordres de Vostre Majesté vn nouveau spectacle, il a fait venir pour cela de Suede, deux Comediens et vne Comedienne, il a cru avec eux qu'avec le secours de la famille de Montaigu ils pourroient comme en effet jouer tout le Theatre de Guerardy, mais Montaigu et sa famille constamment fidele aux Danois a refusé toute association avec tout spectacle etranger. Monsieur Darnholt qui se voit par la obligé de faire venir d'autres Comediens cherche aux acteurs Danois toutes les Chicanes qu'il peut, le detail en seroit trop ennuyeux a Vostre Majesté, j'ay pris la liberté d'en detailler quelques traits a Monsieur L'obersecretaire de Munich, pour en rendre conte à vostre Majesté, elle me permettra cependant d'en alleguer vn seul. Monsieur Darnholdt peu content des dix ecus par jour pretend encor extorquer des acteurs vne loge franche par jour, et leur a envoyé redemander quatre schlecht- dallers pour vne loge que Monsieur le Comte de Vedel son gendre avoit payée il y a six semaines, les menaçant a faute de ce payement jnjuste de quatre schlechtdallers, d'envoyer vn bas officier avec six mousquetaires pour leur deffendre le theatre, et les en chasser s'ils s'opiniatroient a y vouloir jouer. Voila vn de ses traits. je passe les autres de peur d'jmportuner vostre Majesté et pour finir en vn mot, Monsieur Arnholdt en achetant la maison de Capion n'a pas d'autres droits que ceux de Capion. les voici:

Capion avoit vn privilege que les spectacles etoient obligez de jouer dans sa maison, Monsieur d'Arnholdt n'en a pas d'autre.

La Comedie Danoise, etoit des son etablissement assujetie de la mesme loy, a condition pourtant que Capion donnat sa maison a vn prix raisonnable, on n'en demande pas d'avantage de Monsieur Arnoldt.

Capion etant encor proprietaire de la maison voulut faire. jouer alternativement des danseurs de Corde avec les acteurs[sideskift][side 005] Danois, ces dernies s'en etant plaints obtinrent de vostre Majesté, vn ordre expedié de funen par Monsieur le Kammerher de Holstein, alors grand Marechal de la Cour, par le quel il etoit ordonné au dit Capion de laisser les acteurs Danois seuls en possession du Theatre en payant, s'il ne vouloit perdre non seulement les profits qu'il tiroit de la Comedie Danoise, mais encore le privilege attaché a sa maison, cet ordre est decisif, et regarde egalement Monsieur d'Arnhold et Capion.

Ce mesme ordre de Vostre Majesté a eté confirme depuis au sujet d'un nommé Bredau ¹).

il vient de l'estre sur nouveaux frais par vn ordre envoyé au maistre de Police qui. deffend toute sorte de representations au prejudice de la Danoise.

Les Suppliants jmplorent de vostre Majesté, vne decision qui prononce si Monsieur Arnholdt est en droit d'etablir au prejudice des ordres de Vostre Majesté, vn nouveau spectacle[sideskift][side 006] capable de ruiner les suppliants, d'attirer ici des coureurs de pays, et d'emporter l'argent hors du Royaume.

Copenhague le 18 juillet
1728.

Sire de Vostre Majesté
les tres humbles tres obeissants
et tres fideles serviteurs et sujets
les acteurs Danois
Montaigu.
I. N. Ulsøe.   F. Pilloy.   1. Schumacher.   H. Lindorph.
P. From.   C. Rehsen.

Monseigneur,

Les acteurs Danois prennent la liberté de s'adresser a Vostre Excellence, avec vn profond respect, il s'agit pour eux d'une affaire qui a peu d'exemples.

les suppliants à l'abry des bontez du Roy, ne songeoient qu'a tacher de les meriter, en travaillant jour et nuit a des ouvrages dont l'execution se perfectionant de jour en jour, pourroit devenir dans la suite digne de paroistre devant sa Majesté, capable de cultiver la langue et le theatre de la nation.

qui l'eut cru qu'vn General Danois, eut voulu renverser vn dessein si legitime, c'est pourtant le but de Monsieur Arnholdt aujourdhuy; peu content de quinze a vingt pour Cent de rente que les acteurs se sont offerts de luy payer, pour le loyer d'vne maison qu'il a achetée trois mille trois cents ecus, il a refusé d'eux cinq cens ecus par an, et a mieux aimé s'en tenir a dix ecus par chaque representation, comme on etoit autrefois convenu, avant que le Roy eust pris les Acteurs Danois a son service.

Les acteurs y ont souscrit, mais ce n'est pas encore assez pour Monsieur Arnholdt, il trouve qu'on ne joue pas assez souvent, quoyque cependant dans ces seuls trois mois d'esté, il ait receu la rente de son Capital, et qu'il ait encore par de vers luy neuf mois de la meilleure saison qui luy en promettent trois ou quatre fois autant.

Cela n'est par encore suffisant ― Monsieur Arnholdt pour doubler le profit des representations, a juge a propos d'etablir ici de sa propre autorité, et au prejudice des ordres du Roy, vn nouveau spectacle, moitié françois, moitié jtalien du Theatre[sideskift][side 007] de Gerardi, il a pour cet effet envoyé de l'argent en Suede pour en tirer vn arlequin françois, vn maistre a danser Comedien, et vtile par consequent a deux mains a Monsieur le General, et vne Danseuse, devenue Comedienne depuis peu.

L'intention du General et de sa petite troupe, etoit comme ils ont dit que trouvant ici la famille de Montaigu et Pilloy, ils n'avoient plus besoin que d'un homme pour jouer tout le Theatre jtalien et cela etoit vray, mais la reponse de Montaigu et de sa famille a eté qu'attachez vniquement à la Comedie Danoise, ils ne pouvoient ni ne vouloient entrer dans vne association avec des spectacles etrangers et jnterdits.

nouveau sujet de mecontentement a Monsieur le General, qui par la se voit obligé a de nouvelles depenses, pour faire venir de nouveaux acteurs, la chose retombe sur les pauvres Danois, à qui il fait tous les tours du monde, en voici quelques traits qui feront juger du reste.

jl etoit deu quelques jours a Monsieur Arnholdt, il n'est pas possible aux acteurs sur tout en esté, de payer a point nommé le lendemain tous les frais, dont ils s'aquitent dans la suite par le payement qu'on leur fait des loges. Monsieur Arnholdt sans entrer dans ces raisons, envoye a la repetition vn bas officier annoncer de sa part aux Acteurs, que s'il n'est pas payé le matin, il leur deffend de jouer, les acteurs trouvent de l'argent, envoyent à Monsieur Arnholdt tout se qui luy etoit deu, Monsieur d'Arnholdt fait de nouvelles difficultez, et pretend qu'on luy rende de plus quatre Schlechtdallers qu'il avoit payées il y a six semaines, pour vne loge qu'avoit eu Monsieur le Comte de Vedel son Gendre, et que Monsieur le General pretend avoir tous les jours pour rien. Les acteurs avec raison s'y opposent. Conclusion, Monsieur Arnholdt leur fait declarer que s'il n'a pas ces quatre Schlechtdallers avant midi, ils ne doivent pas se presenter au theatre, et qu'en cas qu'ils s'y presentent, il envoyera vn bas officier et six mous- quetaires pour les en chasser.

Procedure aussi nouvelle qu'jnouie contre des enfants de famille et des domestiques du Roy, avec lesquels vn General de qui ils ne dependent point doit proceder par les voyes ordinaires de la justice, et non par execution militaire.

vne telle violence, jmpraticable dans tous les pays du[sideskift][side 008] monde le doit encor moins estre dans les etats du meilleur et du plus juste des Roys, et c'est dont les Suppliants demandent justice, ils scavent que Monsieur Arnholdt est vn homme en place, et qu'ils ne sont que de pauvres malheureux mais ils scavent que la justice du Roy est pour tout le monde, et c'est a cette justice Royalle qu'ils s'adressent a genoux, pour faire voir les droits de Monsieur Arnholdt et les leurs ou pour mieux dire les graces accordées en cette occasion à Capion de qui Monsieur Arnholdt a acheté la maison, et aux suppliants.

on debite que Monsieur Arnholdt a vendu ou veut vendre par vne vente simulée sa maison au sieur landois entrepreneur de la Comédie françoise mais que la maison soit a Capion, a Monsieur Arnholdt, ce ne sont ni plus ni moins que les mesmes droits. les voici:

1. Capion avoit le droit que tous les spectacles etrangers devoient se representer dans sa maison, monsieur Arnholdt en l'achetant, ne peut pas avoir acheté d'autres droits que ceux que Capion avoit avant luy.

2. Montaigu en obtenant le privilege de la Comedie Danoise, fut assujeti a la mesme loy, mais a condition pourtant que Capion donneroit sa maison a vn prix raisonnable, clause qui par Parenthese n'a point eté executée du tems de Capion, encore moins de celuy de Monsieur Arnholdt.

3. Capion etoit encore proprietaire de la maison, lorsque pour doubler ses revenus, il fit venir des Danseurs de Corde pour jouer alternativement avec les Acteurs Danois, ces derniers s'en plaignirent, et obtinrent du Roy, vn ordre expedié par Monsieur le Kammerherr de holstein, alors Grand Marechal de la Cour, par lequel il etoit ordonné au dit Capion de laisser les Acteurs Danois, seuls en possession de son theatre en payant, s'il ne vouloit perdre non seulement le profit qu'il tiroit de la Comedie Danoise, mais aussi le privilege attaché a sa maison.

Cet ordre est decisif, et deffend egalement l'jntroduction nouvelle d'un spectacle etranger que Monsieur Arnholdt medite aujourdhuy au prejudice des ordres du Roy.

Ce mesme ordre a eté confirmé depuis au sujet d'un nommé Bredau.

il vient de l'estre sur nouveaux frais par vn ordre[sideskift][side 009]  nouenvoyé au maistre de Police, de ne permettre ici aucune representation que la Danoise.

apres des ordres si solennels et tant de fois reitérez, il paroistra etonnant, que dans le tems que sa Majesté par bonté pour ses sujets, etablit vn spectacle en leur langue et deffend les etrangers, Monsieur Arnholdt au contraire veuille perdre le spectacle national, par l'jntroduction d'un etranger.

Voila Monseigneur les raisons que nous prions vostre Excellence de representer au Roi pour nous, elles nous ex- posent sans doute a la haine eternelle de Monsieur Darnholdt, et c'est pour nous en affranchir que nous supplions sa Ma- jesté ou d'acheter la maison pour le prix qu'elle a eté vendue, dont nous nous engageons faire toutes les reparations, et de payer les rentes, ou de nous donner quelque autre endroit que nous ferons accommoder a nos dépens trop heureux de n'avoir jamais rien a demesler avec Monsieur Arnholdt.

Copenhague le 18 juiltet
1728.

Monseigneur de Vostre Excellence
les tres humbles
et tres obeissants serviteurs
les acteurs Danois
Montaigu.
I. N. Ulsøe.   F. L. Pilloy.   I. Schumacher.   H. Lindorph.
P. From.   C. Rehsen.

Disse Klager fremkaldte følgende Brev fra General Arnold til Kongen:

Allerdurchlauchtigster-Großmächstigster
Erb König
Aller Gnädigster König und herr!

Ew Königl. May haben A 1721 unterm 12 Maj, die Etienne Capion bereits den 17 Mai 1720 zuvor, Allergnädigst zugestandene Freyheit, daß niemand, außer seiner Zulasßung Comoedien spielen, oder andere Representationes zumachen, sich dahier unterstehen soll, bey aufbauung eines Neuen Comoedien haußes, demselben oder wer hiernechst dieses haußes Eigner wurde, nebst einer 15 Jährigen Freyheit von allen bürgerlichen Onera, auch obgedactes Allergnädigstes Privilegii, vor immerhin zu verneuern Allergnädigst geruhet; wie Er[sideskift][side 010] Capion, dann auch so weit dero hiesigen Residence grund gehet, hiebey beschützet zu werden, durch ein Allergnädigstes Rescript, dem damahligen Etatsrath und Politzey Meister Ernst unter dem 14 7bre 1722 aufs Neue anbefohlen worden, Und daß Reine de Montaigu den 14 Aug. 1722 ertheilte Allergnädigste Privilegium daß Er alleine dänische Comoedien spiehlen lasßen darff, die Expresse Reservation in sich hält, daß die Capion vorhin erwehnte Allergnädigst zugestandene Privilegien nicht hiedurch graviret sein sollen, Wie dieses alles auß den Copeylichen Anlagen Sub. Lita A. B. C. & D ¹) sich weitläufftiger und näher ergiebet; In ansehung nun der auf diesem hauße hafftenden Freyheiten entsahe sich Niemand Capion, sowohl zu aufbauung des haußes selbst, alß der benöthigsten einrichtung zulängliche Summen vorzuschießen, Umb soviel mehr al Capion Endlich an Montaigu daß hauß mit seinen Privilegien auf 4 Jahr als vom 11 Junij 1724 biß 11 Junij 1728 der Condition vermiethete, daß Montaigu quartaliter 200 rth heuer hievon ordentlich bezahlen solle, alß wodurch Er vermeinet seinen Creditoren ein gewißes zu abtragung Ihres Capitals zu verschaffen; Obnun gleich Reine de Montaigu die Ersten Jahre sich dieses haußes mit nicht geringem Nutzen bedienet, Und Ich der sowohl den heuer Contract als andere Pfand gerechtigkeit in dem haußen und deßen Freyheiten in Schuld angennommen, weiln Capion seine Creditores nicht bezahlen können, mich Endlich gemüßiget gesehen da daß Kriegs Hospital solches hauß, mit den darauf hafftenden Freyheiten, zur Auction geschlagen deren Erste Prioritét mit 3537 rth. außzulößen, und daß hauß, umb wo möglich mich etwas meines darinn steckenden Capitals halben erhohlen zu können, an mich zu kauffen, so war doch von besagtem Montaigu so wenig zu erhalten daß Er in allen vier Jahren nicht mehr als 574 rth. abgetragen, und also noch würckl. 2626 rth Restiret, Ob gleich mann daß wenig erhaltene so plückweise zusammen suchen müsßen, daß da mann in abschlag à spiel 10 rth anzunehmen Resolviret, doch auch solches nicht zuerhalten gewesen[sideskift][side 011] allermasßen vor einige wenige Information meiner Kinder, Montaigu ein gut theil nachgelaßen, und Er doch noch 52 rth hierauf Restiret.

Ew Königl. Maytt geruhen dannenhero Allergnädigst zu erwegen, Waß vor ein ansehnliches Capital vor mich in diesem hause stehe, Dahero dann, weil die dänischen Acteurs sich gar des Spiehlens über ein Jahr begeben, auch ob Sie schon diß Jahr wieder einen anfang gemachet, Mir dennoch Montaigu gesaget, daß Selbige über den 15 May nicht fort fahren, noch den Sommer ferner spiehlen würden, ja mir dazu anleitung gegeben, waß zu abhaltung Meines Schadens von andern fordern könnte, umb meine gelder nicht fruchtloß stehen zu laßen, mich veranlaßet befunden, nach experirter zeit deß zwischen Montaigu und Capion errichteten Contracts und da die dänischen acteurs weder die Restirende 2626 rth. abzutragen Noch einen Neuen, Ihnen sowohl billich ― als mir schadloßen accord einzugehen, nicht die geringste Mine gemachet, Dieses hauß mit denen darauf hafftenden freyheiten, nach anleitung der allergnädigsten Privilegien, Einem an dem Königl. Pollnishen ― sowohl alẞ an andern hohen höfen, einige Jahre gewesenen Directeur der Operen und Comoedien Nahmens Landé, mit einer Frantzösischen Trouppe doch mit dem beding zu ver- miethen, daß wann die dänischen Acteurs spiehlen wollen, selbige die Wahl der Tage haben, und Er sich darüber mit Ihnen vergleichen solle.

Ob nun gleich die dänischen Comoedianten, so vorhin nicht länger als Medio May. zu spiehlen gesonnen, waren, (wiewohl nur auch dieses auß Mißgunst) sich Declariret daß Sie wochentlich nur einmahl spiehlen wollen (wobey Ich mich doch nicht schadloß gehalten sehen kann) Auch Sie nach experirten, und dazu nicht vollbürdeten Contract, Sich der biß dahin Ihnen mit dem hauße verheuerten Privilegien, nicht weiter anzumaßen befugt, vielmehr Ich alß Eigener des haußes in solche wieder völlig eingetretten, demnechst in solange Ich den Reine de Montaigu allergnädigst ertheilten Privilegiis, daß Er alleine dänische Comoedien zu spiehlen zugelasßen sein soll, nicht zu nahe komme, Macht habe, mich deß meinen best zubenutzen, und also auch daß Comoedien hauß richtigern bezahlern vermiethen zu können; So dennoch hat wie die[sideskift][side 012]  Copeyliche anlage Lita E. ¹) zeiget, mehr besagter Montaigu, bey dero Ober Secretaire von Mönnichen sich zubeschweren ge- fallen; wie Erstlich, sich Ein Frembder unterstanden ein offentliches Concert anzulegen! Da nun dieses in purer Vocal und Instrumental Musicque bestehen soll, weiß Ich nicht, Ob Er -- oder der hiesige Stadts Musicus, sich hierüber mehr zubeschweren; Zweytens, daß man einen kleinen Monstro Er- laubet sich vor geld sehen zulaßen! Wohl hätte mir gebühret daß da der zwischen Montaigu und Capion errichtete Contract nicht weiter verneuert, dieser sich bey mir angegeben, und zu wieder den auf dem hauße hafftenden Privilegiis nicht mit denen hiesigen Acteurs Meliren sollen, alß deren Privilegio nur dahin lautet, dänische Comoedien zu spielen, nicht aber erlaubet dem hause einpaß zu thun; In deßen habe mich doch darumb nicht dieser Sache annehmen wollen, klagen Sie also gegen sich selbst, dann Selbige haben Ihn auf offentlichem Theatro mit seinen Exercitiis angebotten; Endlich will Er auch vor einen Mißbrauch rechnen, daß mich deß meinen bediene, und dieses hauß nebst seinen Privilegien, an Einen andern richtigern bezahler, wie Ich fug und recht habe, zuüberlasßen Resolviret.

Da nun dennoch der Ober Secretaire von Mönnichen dem hiesigen Politzey- und Burger Meister wie Lita F ²) Copeylich weißet, die Ordre beygeleget, nach anleitung eines den 14ten Sbre 1726 an Ihn ergangenen allergnädigsten Rescripts, die an- stallt zuverfügen! daß in solchen fällen, wo Ewr königl. Maytt dero allergnädigsten willen Declariret haben, dieselben vor klagen un Molestiret bleiben mögen etc. Und dieser also da Ihme meine berichtigte vermiethung an einen andern zuerkennen gegeben, darinnen nichts zuthun vermögend, Ich aber auf diese weise, der dem hauße auf immerhin ertheilten Allergnädigsten Privilegii ohne gegebene Ursache gäntzlich benommen; folglich da auß demselben ohn umbgänglich fließet, daß wann diese fort -- Ich auch meines in diesem hauße steckenden Capitals (welches auß nichts anders alẞ denen nach und nach einkommenden Revenuen allmählig wieder einhohlen kann) verlustig, Ewr königl. Maytt dem hauße so offt Reservirte[sideskift][side 013] allergnädigste Freyheiten, durch obgedacht allegirtes Rescript an den Politzey und burger Meister, auch gar nicht aufgehoben, sondern zu der zeit, daß hauß denen dänischen Acteurs auf eine gewisße zeit mit deßen Privilegien übertragen gewesen, ergangen, diese aber nach verlauffener Zeit, sich deßen umb so viel weniger weiter anzumaßen fueg haben, Al Reine de Montaigu durch so schlechte bezahlung selbsten veranlasset mich bey andern schadloß gehalten zu suchen; ja Ich auf solche weiße mit samt dem meinen nach der dänischen Acteurs willen meine Sachen richten müste, Ob Ihnen gefällig, falls es dann und wann Ihre Commoditet (deren Sie sich bey der Allergnädigst Ihnen zugelegten Pension recht wohl zu gebrauchen wisßen) zuspiehlen erlauben wolte, mir etwas oder nichts zu bezahlen, Wie selbige sich dann schon solches anmasßen, da Sie sich so wenig scheuen, daß Theatro vor daß Ihre -- alß auch anbej in Ihren Placats zuernennen, wann es Ihnen zu- spiehlen beliebet; Al kann da diese Frantzösische bande, mit Einiger hundert reichsthaler vorschuß anhero kommen laßen, und Tag Täglich mir solche zu halse liget, allermaßen Ich an dem übertrag deß dem hauße zugelegten Privilegii behindert bin; nicht umbhin Ewr königl. Maytt Allerunterthänigst zu ersuchen; dem Politzey- und Burger Meister Himmerich, die Ällergnädigste ordre beyzulegen, obbemeldten Landé, oder welchem Ich künfftig, daß hauß, mit denen Privilegien durch kauff oder vermiethung abstehen möchte, nicht weiter hinderlich zu sein, sich deß Ihme vermietheten haußes und deßen Privilegii benutzen zu können;

Über Reine de Montaigu aber der mich außer den noch Restirenden 2626 Rthlr., noch durch verhinderung meines rechts, bey 100 rdr in Umkosten gesetzet, Ersuche Allerunterthänigst Ewr königl. Maytt Allergnädigste Justice, daß solcher durch die Wege rechtens ohne aufenthaltt zur erstattung angehalten werde;

Solte aber Ewr königl. Maytt wider vermuthen, in dieser dem wörtl. Einhalt nach, warhafften vorstellung dennoch einigen ansland finden; habe in tieffster Soumission mir die Gnade auß bitten sollen. daß Ewe königl. Maytt bevor einer Allergnä- digst zuervartenden Resolution die in vorhergehendem allegirte Allergnädigste Privilegien und Ordres durch dero Conseill[sideskift][side 014] examiniren, und darauß sich allerunterthänigst der Sachen beschaffenheit Referiren zu lasßen Allergnädigst geruhen wollen; Da Ich dann nicht zweifele, sich zu Tage legen wird, daß so wenig Ich denen dänischen Acteurs in Ihren Privilegien dänische Comoedien zu spiehlen, hinderung zuthun gedacht, Eben so wenig dieselben befugt zu hintertreiben, daß mir nicht deß meinen so nützlich zu machen gelegenheit nehme, alß es die dem Comoedien hauße Allergnädigst ertheilten Privilegia zu stehen, Ich beharre in tieffster Devotion

Ewr königl. Maytt

Copenhagen d. 29 Julij
1728.

allerunterthänigster
treu-gehorsamster
Knecht
H. I. Arnoldt.

Directeuren for den Trup, som Arnold havde engageret, hed Landé. Han havde været kongelig Dandsemester i Stock- holm og i Aaret 1723 faaet Tilladelse til at forskrive et fransk Skuespillerselskab. Det fik Navnet »l'Académie royale de musique«. Landé var Intendant; imod en aarlig Afgift af 800 Rdlr. til Rasp- og Spindehuset i Stockholm spilledes paa Boldhuset, og der blev givet Tilladelse til at Skuespil maatte opføres i Adventstiden imod en Afgift af 400 Rdl. til de Fattige. Tre Aar senere var Landé endnu i Stockholm i Spidsen for en ny fransk Trup, bestaaende baade af Dandsere og Sangere. Den var »au service de Sa Majesté«, men blev ikke længe samlet. Aarsagen til at den opløstes var »la mauvaise conduite et la dissipation des fond du Sr. Landé« ¹). Han kom altsaa til Kjøbenhavn, indgik Contract med Arnold og samlede en ny Trup, men saa sig skuffet paa den ubehageligste Maade ved den Strid, der var opstaaet mellem Theatrets Eier og de danske Skuespillere, hvilket ses af et Brev fra ham til General Arnold, der lyder saaledes:

Monsieur,

C'est auec toute la soumission possible, que jay l'honneur de uous repressenter ma triste situation. Vostre Excellence aura la bonté de se resouenir, que je ne me suis seullement[sideskift][side 015] pas teneu aux Lettres, que vostre Excellence m'a fait la grace de m'ecrire, mais aussi aux copieés des priuileges, qu'elle m'a envoyés. apres les avoir examines je n'ay fait aucune dificulté de quiter mon poste et de passer un contract auec vostre Excellence le quatrieme de januier mille cept cent vinte huit qui est spesifié dans ces termes que voste Excel- lence doit me remettre le theatre l'11 juin de la meme année avec tous les priuilleges ataches a la maison, vous reseruant que les Comediens dannois auront la liberté de representer sur le dit theatre toutes les fois qu'ils le jugeront à propos en me payant selon l'acort que j'oray foit auec les dits Comediens. en consideration je suis engage enuers vostre Excellence de luy payer cent ecus par mois pendant le tems de quatre années, elle peut juger la suprise ou je dois ettre et l'embarras ayant une troupe sur les bras dont il y en a ici une partie et l'autre a hambourg et en holande comme vostre Excellence a uëu selon leurs lettres qu'ils m'ont ecrit ce qui me coute un argent infinis les ayant engagés par lettres et parolles, et si je n'ay pas mené auec moy la troupe complète c'est en consideration du sieur Montaigu et de sa famille et du Sieur Piloy lesquels sitot mon ariuée en ceste ville leurs ay proposé de jouer auec moy la Comedie françoisse mon dessein ayant toujours été de les soutenir par l'union des deux spectagles dannois et françois. Cependant malgre toutes les precautions prises je ne uoy nulle definition, il y a pourtant que celuy qui contreuiendra aux clauses du dit contrat sera teneu de payer à la partie lesée depens, domages et interes; vostre Excellence peut bien juger, que je n'aurois pas quité une place si auantageuse en suede si je ne m'etois fié a la copie des priuilleges, c'est pourquoy je fais une telle entreprise, j'ose donc esperer une pronte execution de l'acord, fait auec vostre Excellence. je dois aussi donner auis que les depenses se montent jusques aujourdhuy à douse cents ecus de Banque sans conter que je suis engagé avec mes acteurs de leur payer toute l'année comme s'ils avoint joué la Comedie ce qui se montera a une grosse somme; je doneray pour c'est effait un fidelle memoire à vostre Eccellence de l'argent qu'il en coutera, a fin que je maquitte enuers les dits acteurs, j'espere que vostre Excellence me donnera une promte satisfaction au tout ce cy faute de[sideskift][side 016] quoy je seray forcé dauoir recours a Sa Majesté pour luy en demander justice comme etant le refuge des oprimés. j'ay l'honneur d'estre auec un profont respect de

a Copenhague ce 14 auout
1728.

Vostre Excellence
le tres humble et tres
obeissant seruiteur.
Landé

Arnold vedblev ufortrøden at stride for sin Sag, som det vil ses af følgende Skrivelse, hvilken ledsagedes af Landés Brev.

Allerdurchlauchtigst-Großmächtigster
Erb-König
Allergnädigster König und herr!

Ewr Königl. Maytt habe mich gemüßiget gefunden schon unter dem 29a Julij weittlaufftiger allerunterthänigst vorzustellen, Wie ein von dero Ober Secretaire von Mönnichen an den hiesigen Politzey- und Borger-Meister ergangenes Rescript, den Reine de Montaigu in anleitung eines vormahlig an Ihn unter dem 14n October 1726 abgelaßenen Allergnädigsten befehls bey seinem Privilegii zu schützen, mir (der Ich doch daß Privilegirte Comoedien hauß, welchem besagter Montaigu keine vernäherung thun soll, mit grosem gelde an mir kauffen müsßen, umb mich des an Capion sonst leidenden schadens auß denen einkünfften nach und nach in etwas erhohlen zu können) behindert, nach verfloßen und von den dänischen Acteurs nicht gehaltenen Contract einer verschriebenen Frantzosischen Trouppe Comoedianten, vermöge mit Ihnen geschloßenen accordts daß hauß mit denen Allergnädigst beygelegten Privilegien zu überlieffern, und mich deßen benutzen zu können, da doch besagtes hohes Rescript, worauf sich des Ober Secretaire von Mönnichen schreiben fueßet mitten in der zeit ergangen, da Montaigu nach anleitung der seinem Privilegij annectirten Clausul, denen Capion oder vielmehr dem hauße Allergnädigst ertheilten Freyheiten nicht zunahe zutretten und mit Capion einen billichen accord zu treffen daß hauß mit seinen Freyheiten geheuret, und also al der würckl. Eigner anzusehen war, so Er sich doch nicht länger zubedienen vermocht, alß Er dem geschloße- nen, und nun verlauffenen Contract (wie doch nicht geschehen)[sideskift][side 017] gemäß gelebet, nunmehro aber sich deßen so Ihme nicht an- ders al miethweise gehöret, keines wegs mit recht länger beymeßen können;

Wann aber allergnädigster könig und herr biß hiezu keine Allergnädigste Resolution auf mein voriges erfolget und auß angelegtem des Directeurs der verschriebenen Frantzösichen Trouppe an mich ergangenen Copeylichen Schreibens Ewr Königl. Maytt allergnädigst zuersehen geruhen, wie Ich nicht nur allein, durch solche unbilliche behinderung an dem gebrauch und benutzung deß meinen bereits in soviele Depense gesetzet, sondern waß grose Pretension vermöge geschlosßenen Contracts noch an mir gemachet werden, Da Ich doch nicht weiter gegangen, alß die auf dem hauße hafftende, so offt gestärckte Allergnädigste Privilegien deutlich im Munde führen, ja gar die dänische Comoedianten nicht zunahe zutretten, solchen die preference vorbehalten;

So lebe der allerunterthänigsten hoffnung, Ewr Königl. Maytt werden die hohe Gnade vor mich hegen, und da gemelter maßen denen dänischen Comoedianten in Ihrem Privilegij nicht der geringste eingriff geschiehet, auch bey denen dem Comoedien hauße allergnädigst zugelegten Frejheiten, zuhandheben, und selbige in Ihrer krafft zu mainteniren gelieben, die durch Reine de Montaigu geführte ungegründete Klage aber mir biß hiezu auf den halß gebürdete aufhaltung kosten und schaden, nebst der ansehnlichen Summa so Er annoch auf seinen mit Capion geschlosßenen, und mir Transportirten Contract an mich schuldig, von den beykommenden ersetzet werden möge, Alẞ worüber dero Allergnädigste Rosolution mir nochmahls Allerunterthänigst erbitte, und in tieffster Devotion beharre

Copenhagen den 17 Augusti
1728.

Ewr Königl. Maytt
allerunterthänigster
Treu-gehorsamster
Knecht
H. I. Arnoldt.

Samtlige indgivne Klager foredroges den 18. August i Conseillet. Det beslutttedes her, at Sagen skulde refereres[sideskift][side 018] Kongen, men der høres ikke Noget om, hvilken Beslutning Kongen har taget. Imidlertid fortsatte Arnold sine Klager og Begjæringer til Kongen, som ses af følgende Skrivelser.

Allerdurchläuchtigster, Großmächtigster
Erb König
Aller Gnädigster König und Herr!

Wann Ewr Königl. Maytt die Gnade gehabt, und wegen der mir abgedrungenen beschwerde, wie Rene de Montaigu ohngegründeten eintrag, in denen dem hiesigen Comoedien hauße Allergnädigst ertheilten Privilegien mit seinem Klagen gethan, durch dero geheimbden rath von Plessen mit mir sprechen lasßen, und Ich nicht zweifele, daß selbiger Ewr Königl. Maytt allerunterthänigst referiret haben werde, wie Montaigu die Privilegien deß haußes nicht bey komen können, noch Ich, da der wegen des haußes und deßen Privilegien mit Ihnen errich- tete heuer Contract schon verwichenen 11ten Junij verflosßen, Montaigu weder solchen erneurt, noch die accordirte Miethe bezahlet, all worauf Er noch 2626 rthr Restiret, und folglich Ich in allen vier Jahren nicht mehr als 574 rthr bekommen, ja gar daß Er nicht spiehlen wolte sich erklähret, Ihme und seinen Freyheiten alleine dänische Comoedien zuspiehlen im geringsten zunahe getretten da zu benutzung deß meinen eine Frantzosische Trouppe verschrieben; Indeßen nicht sowohl mein in dem hauße steckendes Capital biß zu Ewr Königl. Maytt Allergnädigsten Resolution fruchtloß stehet, sondern auch die verschriebene Frantzosen mir weiln sie am verdienste gehindert zur schweren bekostigung bereits vier Monath auf dem halbe ligen; Alß finde mich gemüßiget Ewr Königl. Maytt hiemit nochmahls allerunterthänigst zuersuchen, mich in meinem Eigenthums recht zuschützen, und dem hiesigen Politzey Meister Allergnädigst anzubefehlen, mich ohngehindert deß haußes und deßen Privilegien gebrauchen zulaßen, zumahlen Ich der allerunterthänigsten hoffnung lebe daß Ewr königl. Maytt nicht zugeben werden, daß mein in dießes hauß durch Capions Concurs zu- stecken gemüßigtes Capital, der Discretion des Rene de Montaigu unterworffen sein solle, in deme mann ohne diß wann Er dänisch zuspiehlen gesonnen, vor billiche bezahlung die Wahl[sideskift][side 019] der Tage Ein oder zwejmahl in der Woche selbigem laßen wollen, Der Ich in tieffster Devotion beharre. 

Copenhagen den 9ten Sept.
1728.

Ewr königl. Maytt
alleruntertänigster
treu-gehorsamster
Knecht
H. I. Arnoldt.

Resultatet blev endelig det kongelige Rescript til Politimester Hans Himmerich af 8de October 1728, ifølge hvilket Arnold fik Tilladelse til at lade spille fransk Comedie en eller flere Dage om Ugen; de danske Acteurer skulde have Forretten til at vælge paa hvilke Dage de vilde spille, og der maatte da ingen Hindringer lægges i Veien for dem; derimod skulde de betale Arnold 10 Rdl. i Leie af Comediehuset for hver Gang der spilledes Comedier, »saalænge de kunde have den Næring, at de tvende Gange udi Vinterugerne, og engang ugentlig om Sommeren spille kunde.« (Se Hesperus VI, S. 242-43).

Ikke fornøiet hermed indgav Arnold faa Dage efter et nyt Andragende til Kongen, ved hvilket han søgte at fordrive de danske Acteurer aldeles fra sit Theater.

Allerdurchlauchtigster, Großmächtigster
Erb-König.
Allergnädigster König und herr!

Auß Ewr Königl. Maytt Allergnädigsten Ordre, d. d. 8a Octobris h. a. habe allerunterthänigt ersehen, welchergestallt Obgleich die dänischen Acteurs nach einem den 14n 8bre 1726 an den hiesigen Politzey und burgermeister Himmerich ergangenen Rescripts alleine daß recht in dem hiezu Priviligirten hauße, zu spiehlen, dennoch der von mir vsrschriebenen frantzösischen bande, die Woche ein oder mehr mahlen, der Tage, wann sie spiehlen wolten oder könnten hätten daß Theatro zu repetirung oder veränderung derer Machinen nicht gebrauchen solten, zuspiehlen erlaubet sein soll; dagegen die dänischen Acteurs, wann sie soviel Nahrung finden, daß sie deß Sommers Ein -- und deß Winters zwejmahlen die woche zuspiehlen vermögend, vor jedesmahl 10 rth. miethe an mir bezahlen sollen.[sideskift][side 020] Wann aber Allergnädigster König und Herr, dieselben durch deß Geheimbden Raht von Plessen Exellence, mir dero Allergnädigsten Meinung, zu hebung meiner allerunterthänigsten beschwerde, über der dänischen Acteurs völlige -- doch ohngegründete anmaßung, der dem Comoedien hauße allergnädigst beygelegten Privilegien, wisßend machen laßen; wie nemblich, wann die dänischen Acteurs deß Sommers Ein -- und deß Winters zwejmahl spielen wolten Ich mit 400 rdr jährlicher miethe friedlich sein könnte, und also daß haus bey seinen weitern Freyheiten bleiben sollte; welches in allerunterthänigster folge gehorsambst acceptiret, auch Ewr Königl. Maytt hernach mir selbsten verschiedene mahlen allergnädigst zu sagen geruhet, daß durch solche Dicision die Sache gehoben wäre.

Inmittelst nicht nur allein in Obgemeldt erhaltener allergnädigsten Ordre erwehnet! daß die Acteurs so offt sie dänische Comoedien spiehlen wolten, 10 rth. vor jedes mahl in Miethe bezahlen solten (alß welches mir noch Ewr Königl. Maytt Allergnädigsten Willen, auch in allerunterthänigstem gehorsam gerne gefallen lasßen wolte, Ob schon mir hiedurch. keiner gewißen Einkunft von dem meinen versichern kann) sondern auch hochbesagten allergnädigsten Ordre einhalt, denen dänischen Acteurs solche gelegenheit an die hand gibet, dadurch sie mich umb hauß und Privilegien zutrachten bringen solten;

Alß nehme mir die allerunterthänigste Freyheit, die mir hierauß nachtheilige folgerungen in tieffster Devotion vorzustellen.

Dann Erstlich wird hierinne gedacht, wie die dänischen Acteurs nach dem den 14n Octobre 1726 an den Politzey- und Burger Meister Himmerich, ergangenen Rescript alleine daß recht gehabt zu spiehlen, wovon doch in dem den 14nAugusti 1722 dem Rene de Montaigu, allergnädigst ertheilten Privilegii nichts gedacht, auch daß allegirte Rescript gar nicht des haußes Freyheiten zunahe, oder der dänischen Acteurs ihres weiter zuextendiren sondern da solches hauß der zeit von Ihnen gemiethet, dadurch, deßen Privilegij und deren Eigenern, zuschützen ergangen; Worauß aber jedoch von denen dänischen Comoedianten gefolgert werden dörffte, als ob Ewr Königl. Maytt nur auß bloßen königl. Gnaden, ohne beschützung des haußes Freyheiten, mir anjetzo die erlaubnus vor die verschriebene Frantzosen (und zwar wie es nicht undeutlich scheinet,[sideskift][side 021] vor diese alleine) zugestanden, so daß wann es diesen Fran tzosen etwa nicht anständig wäre, und mann nach denen Privilegien des haußes andern Comoedien oder Spectacles wolte spiehlen laßen, es gleich neue Dispüten setzen würde, in deme wegen beybehaltung der diesem hause allergnädist ertheilten Privilegien nicht ein wort erwehnet;

Es fallen aber die letzern Clausuln, mir noch mehr zur last; dann falls die Frantzosen, nicht anders alß wann die dänischen Comoedianten, daß hauß nicht zu repetiren, und preparirung der Machinen zu einer nechstfolgenden Comoedie gebrauchen, spielen solten; So ist Ihnen hiedurch daß hauß mit samt seinen Privilegien zu ihrer Discretion übergeben, und wird denen Frantzosen zugleich die Frucht von Ewr Königl. Maytt Gnade wieder entzogen, ja waß noch mehr, die Freyheit so ein jedweder bürger und bauer in seinem Eigenen hause hat, sich solches bestens benutzen zu können, mir hiedurch benommen, anerwogen die dänischen acteurs, Täglichen vorwand nehmen könnten, daß hauß zu ihren preparationen und Exercitien zugebrauchen, ob sie gleich wenig oder nichts spielten, und da solcher gestallt diß hauß Ihrer Disposition völlig überlaßen lediglich von Ihnen Dependiren würde, ob sie denen Frantzosen soviel zeit gönnen wolten, daß selbige Ihren Lebens aufenthalt dabey haben möchten, mir aber obläge solches hauß vor wenig oder nichts einkomendes in Reparation zu unterhalten, und Ihrem gutdünken zuüberlaßen, ob schon in denen vier Jahren Montaigu solches gemiethet gehabt, nicht soviel erhalten, als mir nur die Reparationes gekostet, und also da Er an vollbürdung seines Contracts noch 2626 rthr Restiret, mein Capital die gantze zeit fruchtloß behalten, auch noch dazu mit seinen ohngegründeten Dispüten Ursache gegeben, daß solches hauß den gantzen Sommer über ledig gestanden, über diß die Frantzosen mit nicht geringen kosten auß meinem beutel unterhalten müßen; So würde auch sich niemand verwundern dörfften, wann solcher gestallt die dänischen Acteurs, ob gleich nicht sie alle, sondern nur Montaigu alleine Privilegiret die dänischen Comoedien zu representiren, dieses alß ein Ihnen zugestandenes hauß solange einer von Ihnen vorhanden zu pretendiren sich unterstünden daß demnach solches an nie- manden, der es Ihnen nicht zu diesem gebrauch nach Ihrer[sideskift][side 022] Plaisir lasßen wolte, verkauffen, oder mich deßen anders bedienen, und folglich nichts weiter als daß gebäu, doch ohne nutzen mir zueignen könnte, welches auch noch ohne hoffnung einiges regresses dem hazard von feuer unter solcher leute Eigenem gefallen überlasßen müste, die daß Theatro nur selten alle nüchtern betretten: Alß dann nun ohngeachtet, die billichkeit der Sache vor sich selbst redet, mir dennoch die dänischen Acteurs allzumächtig fallen, indeme solcher gestallt daß Meinige Ihrem gutdüncken unterworffen, und Ich mich bloß nach Ihnen richtende, instelle mit dem meinen macht zu haben zu thun waß Ich will Ihre anordnungen und befehle erwarten müste; So habe Ewr Königl. Maytt ersuchen sollen, daß falls es dieselberr nicht gefallen möchte, es bey der mit des geheimbden raht von Plessen Excellence, gethanen abrede Allergnädigst verbleiben zulaßen, doch die Gnade zu haben, und die dänischen Acteurs von dem hauße zu Separiren, daß selbige nach dem Einhalt des Rene de Montaigu unter dem 14n Augusti 1722 allergnädigst ertheilten Privilegii sich mit dem Eigner deß Comoedien hauses abfinden, und einen andern Ohrt wo es ihnen gefällig in dänischer Sprache zuspiehlen erwehlen, daß Comoedien hauß aber im übrigen bey denen den 17n May 1720 und 12n Maj 1721 erhaltenen Privilegien nach dem den 14n Sept. 1722 an den damahligen Etatsraht und Politzey Meister Ernst deßfalls ergangenen aller- gnädigsten Rescripts beybehalten, und Ich dadurch der gefahr von verlust eines so ansehnligen Capitals al welches bloß in denen Privilegien stecket, entzogen werden möge; Ich getröste mich allergnädigster Erhörung und beharre in Tieffster Soumission

Copenhagen den 12n October
1728.

Ewr Königl. Maytt
allerunterthänigster
treu-gehorsamster
Knecht.
H. I. Arnoldt.

Den 20de October udbrød den store Ildebrand, Skuespillene, saavel de danske som de franske, standsede af sig selv. Landé blev i Kjøbenhavn. Han gik i Compagni med en Jacob Amette, som i 1728 havde overtaget Jochum Wielands Fabrik af Kort og couleurt Papir; den 20de April 1729 ansøgte han om Confirmation for det nye Firma, hvilket bevilgedes den 6te Mai.

[sideskift][side 023] Senere maa Landé dog atter have følt sig draget til Skuepladsen; thi det er uden Tvivl ham, som i Aaret 1731 associerede sig med Montaigu og Pilloy om at give »en complet dansk Comedie samt de smukkeste og divertissanteste af de franske og italienske Theatris« (Werlauff, Histor. Antegnelser etc. 1858, S. 478), og i den Anledning tilligemed de øvrige danske Acteurer skrev et Brev til Grev Christian Rantzau for at vinde hans Beskyttelse. Han underskriver sig »Landais", hvilket Werlauff (Tritogeneia, I, S. 125) og Overskou (den danske Skueplads, I, S. 257) antage for at være en galliceret Omskrivning for Lindorf, Navnet paa en anden dansk Skue- spiller. Men denne Hypothese er sikkert urigtig.


Der er et Aktstykke fra Aaret 1723, som vel ikke berører den danske Skueplads, men dog angaar Theaterforholdene paa hine Tider og derfor meddeles her. Det er en Supplique fra de to Directeurer for den tydske Opera, Johann Kayser og Carl Ludvig Westenholtz. I Aaret 1721 blev, efter hvad der altid berettes, den berømte Reinhold Keyser af Kongen indkaldt fra Hamborg, for at indrette en tydsk Opera, hvis Forestillinger gaves paa Slotstheatret. Allerede i Begyndelsen af 1723 standsede hans Opera. Der anføres nu, at Johan Kayser i Januar 1723 anholdt om Tilladelse til at indrette en Opera, hvilket dog ikke blev bevilget (Werlauff, Historiske Antegnelser etc. S. 324, Anm. 34). Men her er en Uklarhed tilstede; thi i den nedenfor meddelte Supplique omtales udtrykkelig, at Ansøgerne, Johan Kayser og C. L. Westenholtz, have været den hele Bande underskrevne, det vil sige, have forestaaet Indretningen af hele Hof-Operaen, og at Kongen har bevist dem særdeles stor Naade fra Begyndelsen indtil Datum, hvilke Udtryk synes at tyde paa, at der her er Tale om en længere Tid end høist nogle faa Maaneder. Man ledes næsten til at tvivle om, at det er Reinhold Keyser, som blev indkaldt, for at dirigere den tydske Opera. En af de vigtigste Kilder, hvor den tydske Opera i Kjøbenhavn omtales, nemlig Hamborger Correspondenten, nævner kun »Directeur Keyser«, uden at tilføie noget Fornavn; der kan let være sket en Forvexling af to Mænd med samme Navn.

[sideskift][side 024] Allernaadigste Arve Konge og Herre!

Den særdeeles store Naade, som Eders Kongl. Maytt fra Begyndelsen og indtil datum stedse beteet haver, giver os tvende ved Indretning af deres Hoff-Opera den heele Bande underskrevne, som uformodentlig ved een og anden Creditorers haarde Adfær bliver overilet, den allerunderdanigste faste forhaabning, at denne vorres Allerunderdanigste Ansøgning ligeleedes allernaadigst bønhøret vorder. Der er desværre udi disse Dage, maaskee af nogle imod os ilde intentionerede, her i staden bleven spargeret, at Eders Kongl. Mayt havde kastet Unaade paa vores Bande, og samme inden kort tid med alt vilde lade afgaae, hvoraf da een Silke-Kræmer her i staden, navnlig Wittrock, haver taget Anledning ved Byefogdens tiener i gaars dato at lade legge Arrest paa vores Meubler og andre Effecter, ja end og truet os med at lade kaste os udi Slutteriet, u-anseet ieg Johan Kayser ey meere end een endnu illiqvide og udi mange poster for høit ansatte Reigning paa ungefær 300 Rdr. med hannem haver udstaaendes, og ieg Carl Ludwig Westenholtz hannem ey meere end 60 Rdr. er skyldig, hvorfor hand haver min Vexel til forsikkring, som ikke endnu er forfalden, ey heller bleven protesteret, hvilken uformodentlig Overiling end ydermere haver forvoldet, at vore huus-Værter for den først til kommende Paaske forfaldene halve aars huusleie bemelte vore meubler ligeledes med arrest haver ladet belegge, og vi altsaa, eftersom vi hid og did een og andre smaae poster ere skyldige, billigen maae befrygte, af de andre Creditorer paa samme maade at vorde prostitueret, ja vores Personer os til største tort og præjudice kastet udi Slutteriet, da vi dog, saa snart vores Gage hos Eders Kongl. Mayts Cassa falder, alle og eenhver saa viit de noget med ret og billighed hos os haver at fordre, gierne ville fornøie og tilfredsstille.

Allernaadigst Arve-Konge og Herre, det haver været umueligt, saadant kostbar Verck til at indrette Opera, uden at giøre hid og did nogen Gield, haver kundet komme til stand, saasom til at des bedre fornøie Eders Kongl. Mayt og det høie herskab endnu 4 nye Acteurs og Dantz-Mester tillige med adskillige pretieuse Klædninger er bleven forskreven fra Tydskland, og allereede virkelig underveies, desforuden ere vi begge beladt med een nombreuse Familie, men dog alligevel endnu Gud skee [sideskift][side 025] lov, i den Etat af de i forraad havende Effecter og den ellers til Paaske fuldende qvartal, vore samtlige Creditorer at kunde fornøie, Men, som det i hvor gierne vi vilde, os falder aldeeles umueligt, paa eengang at kunde præstere, Saa bede vi allerunderdanigst Eders Kongl. Maytt af Særdeeles Naade og til at frelse os og vores nombreuse familie fra total Ruin og Prostitution eenhver af os deres Allernaadigste Protectorii brev for det første vilde meddeele paa det vi saamegen Dilation maatte nyde, at vi vore Creditorer efterhaanden kunde fornøie, vi forvente herudinden allernaadigste hielp og bønhørelse, forblivende indtil Døden

Kjøbenhavn den 6 Martii
Anno 1723.

Eders Kongelige Maytts
Allerunderdanigste
Tienere
Johann Kayser
Carl Ludwig Westenholtz.

Den 9. Marts fik Ansøgerne kongelig Bevilling paa »at de samt alle de under deres Bande henhørende Personer maa for al Anstrængelse af deres Creditorer, samt for Arrest paa deres Personer være befriede indtil deres Gage falder, hvoraf de Enhver skal og bør tilfredsstille.«

Denne Johan Kaysers Navn er knyttet til en afskylig Proces, som nogle Aar efter opstod imellem Lieut. Christian Friderich de Boisset, Eier af Basnæs, og hans Hustru Cecilia Friderica f. de Sohr. Efter en af hende forfattet Fremstilling af deres gjensidige Forhold benyttede Boisset Kayser til under Navn af Baron Lewold at lokke sin Kone til Utugt, saa at han selv efter forud truffet Aftale med ham kunde overraske dem ved deres Sammenkomst. Den nævnte Fremstilling skildrer Boisset som et rent Umenneske. Da Høiesteret den 17. Februar 1734 fældede Dom i den Proces, der var reist imellem Ægteparret, blev Boisset dømt til at aflægge Ed paa, at han »ikke haver colluderet eller havt nogen Slags Opspind eller Intriguer med Operisten Johan Kayser af Hamborg til at beskjæmme eller forføre sin Hustru til Utugt.« Boisset aflagde Eden for Højesterets Skranke og slap saaledes for Straf. Den offentlige Mening var mere paa Konens Side, skjøndt Ingen ganske turde[sideskift][side 026] frikjende hende for letfærdigt Levnet; men Manden var hadet paa sit Gods og en snaus Karl. En af Høiesterets-Assessorerne omtaler i sit Votum, at Boisset har taget Joh. Kayser med sig fra Hamborg og fortsætter saaledes, »at saadan en Karl burde paa Gaarden have hellere passeret for en Kjedelflikker, Hestegilder eller saadan en Karl og være bleven i Stalden, end en Baron Lewold;« ligeledes nævner han Madam Kayser eller Madam Saurbry, der insinueres at være kommen herind for at have en Belønning. I et andet Votum antydes, at Kayser ved at echapere forlod en Pension paa 500 Rdlr., Kone og Børn.

I det kgl. Bibliothek findes (ny kgl. Samling, Folio, Nr. 1301, m.) Fru Boissets ovenfor omtalte Fremstilling af hendes Mands Adfærd imod hende, skreven paa Tydsk til Markgrevinden af Culmbach, tilligemed flere Papirer og Optegnelser samme Sag angaaende; uheldigvis mangler det Blad, hvor Kayser første Gang nævnes og hvor muligen hans Fortid har været omtalt. Blandt Optegnelserne forekommer følgende (hvem der har nedskrevet dem, kan ikke angives): »Saavidt jeg veed, var denne Keyser Fader til en Mademois. Keyser, som i Begyndelsen af Frid. 5. Regiering var lønnet ved Kapellet som Sangerinde og siden blev den Eng. Minister Walt. Titleys Maitresse, hos hvem jeg har seet hende.«  Hun hed Sophia Dorothea Luise Keyser og omtales af Overskou, II, S. 18 som Datter af Reinhold Keyser.


Overskou har i sin »Danske Skueplads«, I, S. 257 meddelt Oplysninger om, hvorledes det senere gik de Mænd, som vare optraadte paa den danske Skueplads, og som nu, efterat den ganske var standset, vare uden Levebrød. Formanden for dem, René Montaigu, siges der, fik Forsørgelse som Sprogmester i Geheimeraad Poul Løvenørns Huus. Allerede tidligere er Montaigu bleven benyttet som en Slags Sprogmester. Der findes saaledes i det kgl. Bibliothek (ny kgl. Saml. Folio, Nr. 657, c) en fransk Oversættelse af Poul Vindings Sørgetale over Dronning Ulrikke Eleonore, som udkom paa Latin 1693; denne Tale er »traduit du Latin en François par Montaigu«, men aldrig bleven udgivet paa Fransk. Derimod udkom 1720 en af Montaigu besørget fransk Oversættelse af Caspar Bartholins Tale i Anledning af [sideskift][side 027] den samme Aar sluttede Fred. Men det var ikke første Gang at Montaigu kom i Berøring med Løvenørn, han havde paa en Maade været Løvenørns Sprogmester i mange Aar. I det kongelige Bibliothek bevares i den store Samling af Documenter til den danske Adels Historie et ikke ubetydeligt Antal Breve til Løvenørn, samt Udkast og Klader til Breve fra ham. Blandt disse sidste er en stor Mængde sat i Pennen af Montaigu -- hans Haandskrift er let kjendelig -- og man faar derved at vide, hvad der forøvrig bekræftes ved et Brev fra Løvenørn, at Montaigu har været en Slags Secretair hos ham (allerede i Aaret 1714) og hjulpet ham med hans franske Correspondance. Men man faar tillige at vide, at Forholdet imellem dem har været i høi Grad venskabeligt, og at Løvenørn har været en god Støtte for Montaigu, som denne var ham i høi Grad taknemmelig for, om han end en Gang har forset sig stærkt imod ham, saa at det gode Forhold let kunde være gaaet overstyr (Montaigu havde nok sladdret af Skole). Der er bevaret flere Breve fra Montaigu til Løvenørn og hans Søn, og disse Breve meddeles her som et Tillæg til de ovenfor givne nye Oplysninger om den danske Skueplads, dels fordi der ogsaa i dem vil forekomme interessante Bidrag til Skuepladsens Historie, dels fordi der knytter sig en særlig Interesse til denne Mand, der, selv en Fremmed, med saa megen Iver og Udholdenhed arbeidede under store Vanskeligheder for det første nationale Theater i Danmark. Man kan ikke læse disse Breve uden at føle sig tiltalt af den hjertelige, varme Tone, der gaar igjennem dem, men paa samme Tid kan man ikke andet end føle Medlidenhed med ham over den fortrykte Stilling, en saa begavet og talent- fuld Mand maatte leve i. Tillige meddeles et Brev fra Løvenørn til Montaigu og et som denne har skrevet i Aaret 1736 uvist til hvem; dette sidste findes i den Bøllingske Brevsamling (kgl. Bibl.) ¹) og indeholder to Digte af ham fra hans Ungdomstid.

Endnu skal her meddeles, at i Aaret 1736 fik Montaigu[sideskift][side 028] en lille Understøttelse bevilget af Kongen. Hofmarskalk von Gram underrettede General-Post-Amtet om, at Kongen havde lovet »den gamle Montaigu i Henseende til hans høie Alder«, at han skulde være den første af alle dem, som havde faaet Exspectance paa Pension af Generalpostkassen, der skulde nyde et Tillæg til sin Pension, naar Vacance indtraadte. Da der var saa mange Aspiranter, indstillede General-Post-Amtets Directeurer, Hans Seidelin og H. L. v. Rheder, at Montaigu maatte faa sit Tillæg, 100 Rdlr., udbetalt af den norske Postkasse, hvor Vacance var indtraadt. Dette bevilgedes den 5. Mai.

1.

Monsieur,

Ce n'est pas sans agitation que nous entendons parler ici des apprets que l'on fait en vos Cartiers pour l'attaque de l'isle de Rugen, et pour la tranchée de stralsund. la prudence des chefs, la valeur des troupes nous repond du succes, mais pardonnez moy si je vous dis, que la gloire de cette grande conqueste, qui doit finir la campagne et selon les apparences terminer la guerre, n'empeche pas que nous ne tremblions pour ceux a qui il en doit couter la vie, tels sont les fruits, ou pour mieux parler tels sont les malheurs de la guerre. je le scais, la gazette nous aprend le nombre des troupes destinées a ces deux attaques, mais elle ne les specifie pas, nouveau sujet pour nous de trembler pour tous nos amis, pardonnez moy la liberté de ce terme; on ajoute, que plusieurs officiers qui n'estoient pas commandez, ont demandé au Roy la permission de servir a la descente de Rugen en qualité de volontaires, je vous crois trop sage pour estre de ce nombre, rien n'est plus beau que de faire son devoir, d'affronter la mort, de se faire estropier, quand le service du Roy et le poste ou l'on est le demandent, voila je croy mettre la gloire des heros dans tout leur jour. Cela meriteroit pourtant quelques reflexions, des ames plus roturieres pourroient soustenir, qu'il n'est rien tel que de vivre, qu'il vaut mieux vivre vingt ans dans le monde que cent ans dans l'histoire, que cette jmmortalité mesme dont on fait tant de bruit, est souvent de courte durée; vn heros fait des prodiges de valeur dans vn combat, il y est tué, deux jours apres on ne parle que de luy, on le[sideskift][side 029] plaint, on le loue, on le regrette, huit jours apres on n'y songe plus, d'autres acteurs sur la scene attirent toute nostre attention, l'amiral yul en est vne preuve nouvelle. laissons cependant les guerriers se flatter, ne diminuons rien de tout ce que la prevention, ou la gloire leur acordent, les plus zelez partisans de la vertu militaire distinguent les choses ou le devoir nous engage et celles ou la temerité ou vne fauste valeur nous emporte, je ne decide point, permettez moy seulement de vous dire ce que l'age et l'experience m'a appris, j'ay veu depuis que je me connois des exemples, je n'en cite point les noms, je laisse a part l'histoire ancienne ou il estoit deffendu de s'exposer a la guerre sans ordre, ou la temerite estoit mesme punissable, j'ay veu de nos jours le Prince de turenne; il avoit fait au combat de Steinkerque des miracles, il en fut loué, peu content d'avoir fait son devoir il voulut faire quelque chose de plus, il se mit a la teste d'une troupe ou il n'estoit point commandé, il y fut tué, qu'alloit il faire dant cette galère, voila le fruit de sa valeur indiscrete. profitez, s'il en est temps. Monsieur, d'un si grand exemple, voyez en les consequences et les fruits, songez que vous etes necessaire a vostre pays a vostre epouse a vostre famille je n'ose dire a vos serviteurs

a Coppenhague ce 22
octobre ¹) 1715.

Montaigu.

[sideskift][side 030]2.

Monsieur,

Ce fut dimanche passé que vous m'ordonates en termes exprès de vous ecrire; mon intention etoit de vous obeir des le mardi, les nouvelles de la victoire ¹) de Mr. tournesol ou vessel je mets les deux noms de peur que l'ortographe du premier ne vous le fit méconnoistre -- ces nouvelles, dis je, me fournisseront vne belle matière, mais on les contoit de tant de façons, que je ne scavois laquelle choisir pour vous ecrire. le lendemain la chose fut debrouillée, mais la poste estoit partie, Vous en avez apparement eu, Monsieur, depuis vne relation plus parfaite que celle que je pourrois vous en faire, trouvez bon que sans entrer dans vn plus grand detail, je la regarde comme vn presage heureux et infaillible des pleins succes qui nous attendent [dans] cette campagne. Voici d'autres nouvelles que vous ne pouvez aprendre que par cette poste icy. nous attendimes le czar jeudi, les bourgeois etoient sous les armes des le matin aussi bien que toute la garnison. le Roy étoit meme allé à friderixberg pour le recevoir, il ne jugea pas a propos de venir, a dix heures du soir tout le monde se retira chez soy assez confus. le lendemain ²), lorsqu'on s'y attendoit le moins, on vit paroistre de loin les galères Moscovites, nouveau mouvement dans la ville, bourgeois et soldats en armes accourent de touts parts, le Roy en personne court a la tol- bode. Des carosses, des chevaux de selle, des gens a pié (sic!), tout fourmille dans les ruës; enfin a neuf ou dix heures du soir j'eus l'honneur du voir sa Majesté czariene avec nostre Maistre; il fut souper au chateau et coucher chez son Ambassadeur. nous attendons la Czariéne, on dit que c'est vous qui la devez amener; jugez de l'impatience avec laquelle nous l'attendons; je ne scay si les spectacles que l'on prepare, ne seront pas suspendus jusqu'à vostre arrivée, le bruit de la[sideskift][side 031] ville est que le Czar doit aller demain a friderixbourg voir la Reine, qui y est restée avec Monseign. le Prince Royal, je ne scay s'il est vray; on conte icy quarante deux galères moscovites, on pretent, qu'elles nous ont amené dix mille hommes, je ne suis pas garant du calcul, on ajoute que le Czar a envoyé a Cronenbourg a Mr. l'amiral d'angleterre pour qu'il eut a se declarer pour ou contre, ne voulant point de neutralité; je ne repons pas plus de cette nouvelle que de l'autre, il presse l'expedition de Schonen, et moy vostre retour. je suis avec tout le respect que je dois, Monsieur, vostre tres humble et tres obeissant serviteur

ce 18 juillet 1716.

Montaigu.

3.

Udateret.

Comment diable faire avec vous autres guerriers pour vous ecrire, on ne scait ou vous prendre, a peine vous croit on dans vn endroit, que la gloire vous entraine a cent lieuës de la, on l'aprend par la gazette, vous n'y etes deja plus, le moyen de fixer vne correspondance aussi incertaine, il y a vn mois qu'on dit touts les jours que vous devez arriver incessament, je le souhaitois trop pour ne le pas croire, vostre lettre me desabuse, et me menace encor d'un retardement de trois semaines, je ne suis pas le seul, qui aye lieu de me plaindre de ces contretemps. vous voyez, Monsieur, que les Ministres s'y trompent, la lettre de Mr. de Vernik, egarée si longtemps, avant que de parvenir jusqu'à vous, justifie la difficulté de vostre commerce; j'ay receu deux lettres de Mr. Vernik depuis, par lesquelles il m'aprend que vostre chapeau n'est point parti par l'occasion de Mr. Grijs, qui luy a manqué; il l'a envoyé à bruxelles à l'adresse du beaupère de Mr. Amptorf, que je luy avois donnée; j'ay communiqué la dernière lettre de Mr. de Vernik à Madame la Colonelle, qui l'a montrée a Mr. Amptorf et ce dernier a ecrit à son beaupère pour presser l'envoy du chapeau. vous l'aurez ainsi au premier jour; je croy que tout ce detail vous avoit dejà eté mandé par Madame, je ne vous le repete que par ce que j'en dois faire quelque mention dans la lettre que vous m'ordonez de vous ecrire pour Mr. de Vernik. ce[sideskift][side 032] n'est pas vne petite affaire au moins que de repondre a ces Messieurs la, ils sont a la source et l'on voit par la peine et le travail qu'ils se donnent dans leurs lettres, l'envie qu'ils ont de bien ecrire; je suis en arrière avec luy de trois reponses, je m'en aquiteray d'une aujourdhui, sans conter celle que vous demandez; elles ne seront pas travaillées avec tant de soin, Copenhague est loin de Paris.

a propos de Copenhague, le Czar est revenu il y a trois jours ¹), que n'avez vous fait de meme? il n'y a rien icy de nou- veau, on s'accoutume a tout, on ne court plus tant dans les rues pour voir passer leurs Majestéz czarienes que l'on faisoit dans les commencements. la Cour de tems en tems se donne pourtant quelques mouvements pour les divertir; on mangea avant hier au Rosembourg, le lendemain on fut a la chasse, la Comedie, je vous l'ay mandé, a paru vne fois, je croy qu'elle a si bien reussi, qu'elle ne paroistra plus, on a eu vn opera jtalien pour le jour de la naissance de la Reine ²), dont on a etè encor moins content, cela fait croire, que le theatre ne sera pas desormais fort occupé, j'en serois faché. on m'a commandé vne harangue pour le Czar, qui est a moitié faite, bonne ou mauvaise; je voudrois qu'on jouat au moins encor vne fois devant luy afin d'avoir occasion de la reciter, non que j'en attende rien; on dit icy qui le Roy a fait des chevaliers, mais qu'il ne les a pas nommez et qu'il les a reservez in petto. C'est ainsi qu'en vse quelquefois le pape à l'egard des Cardinaux, qu'il ne nomme pas d'abord. ne vous offensez pas de la comparaison. Vous savez que quelques generaux majors ont pris leur congé; on parle toujours differement de Mr. le Duc, les vns veulent absolument qu'il quitte, les autres, au contraire, pretendent qu'il fera encor cette campagne, n'est cependant pas arrivé; il y a à la cave et a la cuisine du Roy de grands changements, Vivet et Schleusser sont cassez, on parle encor de bien d'autres reformes de nostre nouveau marechal. je suis avec tout le respect que je dois, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur

Montaigu.

[sideskift][side 033]4.

Monseigneur

depuis le malheur que j'ay eu de deplaire a Vostre Excellence, je n'aurois pas vecu jusqu'à present, si M. foss ne m'avoit assuré que vous m'aviez pardonné. cette assurance me rendit la vie, M. foss me flatta deplus que vous confirmeries ma grace, par vne lettre que vous luy mandies, que vous me feriez l'honneur de m'ecrire; je l'ay attendue dans toute l'jmpatience du monde, elle n'est point venue, et dans cette attente, agité de toutes les horreurs de l'esperance et de la crainte, je ne scavois plus a quel saint me vouer, quand M. Gunther a son retour de yutlande, m'assura des bontez de vostre Excellence, a quelque changement près, qui ne laissoit pas de me penetrer au fonds du coeur. jl me conseilla de prendre la liberté d'ecrire a vostre Excellence, je n'osay pas profiter de ses conseils; le malheur qui vient d'arriver a cette Capitale me rend plus hardi, non pour jmplorer les secours ordinaires de vostre Excellence, je n'avois rien a perdre et je n'ay rien perdu. je ne doute pas que Vostre Excellence ne soit jnstruite, par des gens plus exacts, et plus eclairez que moy de toutes les circonstances de ce funeste embrasement, mais j'ay creu pouvoir saisir l'occasion de luy mander ce que j'en sçavois, ne fust ce que pour saisir le pretexte de recommencer a l'assurer de la continuation eternelle de mon attachement et de mes respects.

Ce fut mercredi 20 d'octobre que le malheur commença a sept heures du soir, nous nous mettions a table, quand la petite Coffre, qui depuis la mort du Comte Danesciold, est sur mes bras, n'ayant pas de pain avec ses deux soeurs, vint toute allarmée crier, Ah Madame montaigu, il y a du feu. ma feme epouvantée, se leve et se tourne le pied, on la porte au lit ne pouvant pas se soutenir, Pilloy vient quatre heures apres nous dire que dans ces quatre heures le feu avoit consumé onze cent maisons et que la ville entiere etoit menacée d'un embrasement general.

pour moy rassuré sur l'exemple de l'utilité des pompes, a qui j'avois veu plus de vingt fois en ma vie eteindre le feu allumé lur les matieres les plus combustibles, je regarday cet[sideskift][side 034] avis comme vne terreur panique, le lendemain jeudi me fit voir mon erreur, le feu continua avec plus de rapidité que jamais, les pompes devenues jnutiles soit par le manque d'eau comme disent quelques vns, soit par le mauvais etat ou elles se trouvoient. l'jncendie gagna plus de la moitié de Copenhague et ne se rallentit que le vendredi apres midi, que le Roy, qui jour et nuit present au malheur avoit donné ses ordres par tout, trouva moyen de prendre le dessus du feu, par la quantité d'eau qu'il fit venir de toutes parts.

On conte trois mille six cens et quelques maisons en cendre sans conter les Eglises; Nostre Dame, l'Eglise allemande, celle du saint Esprit et celle de la Ronde tour, ne sont plus que des monceaux de pierre, l'Eglise des reformez a eu le mesme sort, l'vniversité, les colleges, les maisons des professeurs, les bibliotheques de la ronde tour, de M. L'Evesque et plusieurs autres toutes bruslées, le Professeur Gram a perdu sa maison et son bien, il a sauvé vne partie de ses meilleurs livres, M. Le Conseiller Privé de Plessen luy a donné la table et vn apartement dans la maison, il est encor des Mecenas, Dieu les Benisse. je ne vous diray point les differents noms des Rues en cendres, la rue du vest, celle du nord, le vieux marché, la maison de ville, la vimmelschaft, la rue des marchands, et tant d'autres dont les noms me sont jnconnus aussi bien que les habitants. M. Le Comte de Reventlau perd ses deux maisons, l'ober secretaire Munech la sienne, la Poste, en vn mot le feu ne s'est arresté de ce costé la qu'au coin de la silke stras; sur le marché D'amach le feu a respecté les maisons de sol, et de fabritius. il me faudroit vn volume pour detailler a Vostre Excellence ces differents malheurs, qu'elle se figure elle mesme vingt ou trente mille ames hommes femmes enfants couchant a la belle etoile pour garder les malheureux debris de quelques mauvais lits, ou de quelques vieux meubles, mais qu'elle admire en mesme tems la bonté et l'attention du Roy dans vn si terrible revers, sa Majesté jour et nuit a cheval pour arrester le feu, a eu en mesme tems l'attention necessaire pour secourir les malheureux, elle a ordonné des chariots pour transporter gratis a la Campagne tous ceux qui n'ont point de demeure a la ville, elle a fait venir du toutes[sideskift][side 035]  prouisions necessaires franches de toutes sortes d'accise ou d'jmposts, ce qui fait que toutes les denrées sont ici a meilleur prix qu'auparavant et que nous vivons a meilleur marché malgré toutes les provisions que le feu a consumées; voila tout se que pouvoit faire le meilleur des Roys, la suite ne depend pas de luy. ceux qui ont sauvé le peu d'argent qu'ils avoient trouvent a vivre, mais cet argent mangé ou en trouveront ils, s'ils ne sont maçons ou charpentiers? le present est affreux, l'avenir plus terrible. j'oubliois de dire a Vostre Excellence que ma femme ne pouvant pas marcher et grosse de cinq mois n'osant de peur du feu rester dans sa maison, il m'a fallu la faire porter a Christhienshaven chez l'ambassadeur, la maison etoit pleine, Monseigneur le Prince Royal jugea a propos le soir d'en faire sa retraite avec sa famille, on voulut d'abord pour faire place au Prince en chasser ceux qui s'y etoient refugiez, le Prince trop debonnaire s'y opposa et se contenta d'un simple appartement. les chariots D'amach arrivez dans la nuit me donnerent en payant grassement le moyen de sortir, j'ay profité au mesme prix de la mesme voiture pour revenir, et si quelque chose dans ce malheur general peut me con- soler, c'est de ce qu'il m'a procuré d'oser renouveller a Vostre Excellence la protestation du respect et de l'attachement eternel avec lequel j'auray l'honneur d'estre toute ma vie

me seroit il permis
d'offrir a Vostre Excellence
a Madame, et a Monsieur
de Louenorn, l'assurance
de mes respects de ma femme
de Vostre filleule et de vostre fillol.

Monseigneur
de Vostre Excellence
le tres humble
et tres obeissant serviteur
Montaigu.

Coppenhague le 30 octobre 1728.

5.

Monseigneur.

La poste de vendredi, n'est arrivé que le samedi, et je n'ay receu que le dimanche matin à 10 heures la lettre que M. frys m'a envoyée de la part de Vostre Excellence, je ne luy[sideskift][side 036] rens conte de ce contretems que pour justifier l'impossibilité ou j'ay eté d'obeir plustost a ses ordres. cette preuve de ma regularité me couste mesme assez cher, puisqu'elle m'a empeché de commencer par marquer à Vostre Excellence les differents transports dont j'ay esté agité a la lecture de la lettre dont elle a bien voulu m'honorer; j'en suis encor si penetré qu'apres l'avoir leue trente fois, je ne puis trouver de termes pour y repondre. jmaginez vous Monseigneur tout ce que dans vn coeur reconnoissant, des bontez jnfinies telles que les vostres, peuvent jnspirer de plus vif et de plus tendre, et reconnoissez à ces mouvemens les sentiments de mon coeur. vous m'avez fait grace Monseigneur, j'en connois et j'en sens tout le priz, que puis je faire jamais pour le meriter. mais faites la toute entiere Monseigneur, effacez jusqu'a la cicatrice de la playe et oubliant le passé, laissez a moy seul le soin de m'en souvenir, et de la reparer à l'avenir, par vne penitence dans les affaires du monde comme dans la religion, plus reguliere et plus exacte que l'jnnocence mesme que ce passage de M. flechier vous rassure sur les conseils de Ciceron, ne craignez nulle rechute de ma part, j'en atteste tout ce qu'il y a de plus saint et de plus sacré, et pour dire encore plus j'en jure par vos bontez, serment plus cher pour moy, que tous les sermens que je pourrois faire. je prie Vostre Excellence d'estre persuadée que tous ses ordres seront executez dans la derniere precision, je remettrai le paquet demain lundi en main propre a M. Frys pour qu'il le fasse partir mardi. je scavois deja que Vostre Excellence avoit essuyé de grandes pertes par nostre jncendie, je vois avec quelque consolation par vostre reponse à M. de Camas que vos amis avoient grossi les objets. eh pourquoy faut il Grand Dieu que des gens qui savent faire vn si bon vsage de leurs biens, soient come les autres exposez à les perdre. ce ne sont pas eux seigneur que vous punissez par la, Vostre justice ne le permettroit pas. mais ce sont mille malheureux, sur qui leurs mains charitables les repandoient tous les jours qui en souffrent. O profondeur des Decrets de l'eternel, pardonez moy cette reflexion Chretienne, je l'abrege et connois trop que ce stile la n'est pas mon fait. à propos de stile, coment feray-je pour repondre a la lettre de[sideskift][side 037] M. de Camas, je vous avouë que je n'en ay point veu pas mesme dans Bussi, de mieux ni de plus noblement ecrite, je crains que la foiblesse du secretaire, ne soutienne mal vos interets, j'y feray de mon mieux et tacheray de suivre le plan que vous me tracez. malgré tout cela je ne repons pas a Vostre Excellence d'une reponse egale a la lettre. je n'ay pour achever l'autre qu'a mettre quelque arrangement dans vos pensées, elles sont si vives et marquent vn coeur si penetré, que je serois faché de les affoiblir en y ajoutant quelque chose du mien, il n'y faut qu'vn peu d'ordre et rien de plus, cecy soit dit sans vous offenser, pour moy j'ay eu l'honneur de vous le dire plus d'une fois, et j'ay celuy de vous le repeter, et cela sans faire le faux modeste, qu'il faut que la vivacité de vos jdées m'anime pour ecrire avec quelque feu, je ne le dis point par compliment, c'est la verité qui me fait parler. j'ay trop de part a celle que vous voulez bien prendre au sort du Theatre dont vous me demandez de nouvelles, pour ne pas vous en marquer ici ma tres humble reconnaissance, mais que puis je vous en dire, on n'en dit mot, et c'est ce qu'on peut esperer de mieux, dans ce tems cy, que de voir qu'on l'oublie, pour peu qu'on ioint a y penser. il ne faut pas douter que messieurs les Prestres ne demandassent qu'on transportat a des vsages pieux les quinze cens ecus que le Roy a accordes par an pour entretenir vn spectacle en langue du Pays. c'est le tems de ces Messieurs, autorisez par le malheur public, leur zele redouble leur criaillerie, rien n'est permis, rien n'est jnnocent que le bien qu'on leur fait, les chaires retentissent tous les jours de la necessité de renoncer aux plaisirs, d'embrasser la penitence, de se couvrir de sac et de cendre, ils joignent mesme à ces exhortations des menaces d'un second malheur, si l'on ne des- arme la vangeance céleste toute preste à eclater sur nouveaux frais. jugez Monseigneur, si la pauvre Comedie oseroit apres cela lever la creste, je n'ay garde d'y penser j'attens et je me tais Dieu sur tout. le zele de ces Messieurs va plus loin que je ne puis vous dire, les festes de Noel ont esté vn sujet pour eux, de deffendre et l'excommunier tous les yuell stuves; il est tombé quelque neige, autre sujet pour eux de crier par avance contre les traisnaux, qui attendoient de secondes neiges pour pouvoir courir; tout le monde hausse les epaules,[sideskift][side 038] et malgré tout cela, personne n'ose leur contredire, il n'est pas jusqu'au Comte de holstein qui avoit commandé vn equipage de traisnau dans le dessein de s'en divertir cet hyver, mais a la chute de la premiere neige ces Messieurs ont crié, et le Comte a contremandé son traisnau, telle est la vie que l'on mene ici; on y parle de divers arrangements qui paroistront au jour de l'an pour faciliter les moyens de rebastir cette capitale, on avoit commencé par aller chez les habitants, leur demander de se taxer eux mesmes pour le don gratuit qu'ils vouloient ou qu'ils pouvoient donner, mais soit que les offres des habitants n'ayent pas repondu à l'attente dont on s'etoit flatté, soit par quelque autre raison, on n'a pas poussé la chose plus avant et on parle d'etablir vne brandt taxe pendant trois ans. on scaura jncessamment à quoy s'en tenir. j'ay mandé juste a Vostre Excellence quand je luy ay mandê que la petite Coffre etoit chez moy avec ses deux soeurs, elles y sont depuis le mois d'avril que leur Mere mourut. la demoiselle ne m'avoit pas regardé dans le tems de sa fortune, mais le Comte mort et n'ayant pas de pain, elle me demanda vne retraite, on me fit esperer qu'elle auroit vne pension, jusqu'a present je n'ay rien veu que des promesses, renouvellées a la verité depuis quelques jours, mais sans effet cependant depuis neuf mois, circonstance assez facheuse pour vn homme qui ne gagne rien, d'avoir outre ses enfans trois autres grands enfants a nourrir et qu'il ne peut pas avec honneur mettre à la porte. ma feme apres vous avoir tres humblement remercié de l'honneur de vostre souvenir, joint de nouvelles actions de graces pour les bontez que vous avez de vous jnteresser au destin de sa soeur. cette derniere est vne bonne petite personne a qui l'on n'a point de peine a faire faire tout ce qu'elle veut, je luy ecriray pourtant sur le ton que vous m'ordonez, et je l'aurois fait des cet ordinaire sans les commissions dont je suis occupé pour le nouvel an. elle en fera en suite tout ce qu'il luy plaira. apropos du nouvel an, Recevez mes voeux Monseigneur, ce ne sont point des voeux ordinaires, c'en sont de ceux que le devoir, la reconnoissance, le zele, le respect et l'jnclination jnspirent avec le plus d'ardeur et de fidelité. ne de- dites point sur tout vos Medecins sur le nom de chiragra ou de goute, qu'ils ont donné a vostre derniere maladie, acceptez[sideskift][side 039]  au contraire et le titre et l'augure, songez que quand cette maladie vient a vn certain age elle prolonge les jours; recevez Monseigneur le benefice avec ses charges, et vous precieuse et chere goute, faites durer a jamais des jours qui ne devroient jamais finir si le merite et la bonté decidoient de la Durée de la vie. ce sont la les voeux de tous ceux Monseigneur qui ont l'honneur de vous connoistre, ce sont ceux que fait avec plus d'ardeur et avec plus de raison que personne du monde Monseigneur, de Vostre Excellence le tres humble et tres obeissant Serviteur

Montaigu.

dans les voeux que je prens la liberté d'offrir à Vostre Excellence, Madame La Generale et Monsieur de Louenorn trouveront assez d'avantage sans que je leur en offre de nouveaux, puissent-ils seulement temoins de vos prosperitez partager vostre bonheur.

Copenhague le 27 Decembre 1728.

6.

Monseigneur

j'ay encore receu par la voye de M. frys la lettre que vostre Excellence m'a fait l'honneur de m'ecriré du 24 decembre. mais je ne l'ay receue que le mardi a deux heures, la poste n'estant arrivee que ce jour la a midi, ce qui m'a mis dans l'impossibilité d'y repondre le mesme jour ayant eté retenu chez le G Chancelier depuis deux heures jusqu'au depart du Courrier. cette jrregularité de la poste derangera vn peu la datte des minutes que Vostre Excellence m'avoit ordonées, elle s'en prendra s'il luy plait aux belts et aux vents et non a moy qui n'ay rien a leur ordonner. je rhabille autant que je puis ce derangement comme vous pourrez le voir par la lecture des dites minutes que je commence dans le moment apres avoir souhaité a Vostre Excellence et a toute sa maison toutes les prosperitez, qui sont deües a des merites dignes d'un temps plus heureux. ne craignez pas. j'en avertis vostre Excellence par avance, qu'on reconnoisse dans ces minutes la main d'esau et la voix de jacob, l'expression m'a paru si singuliere, que je ne puis m'empecher de la repeter en l'admirant, mais ne craignez point la double reconnoissance, tout y sentira et vostre main et vostre[sideskift][side 040] voix, à quelque arrangement pres que vous n'avez pas voulu vous donner la patience d'y mettre; je passe a la preuve et suis comme je dois, c'est a dire plus que personne du monde

Copenh. le 31 decembre 1728.

Monseigneur
de Vostre Excellence
le tres humble
et tres obeissant
serviteur
montaigu.

7.

à Aarhuus ce 18 Mars 1729.

Si je vous ai rendu quelques services, mon cher Montaigu, je puis vous assurer, qu'ils m'ont fait plus de plaisirs qu'à vous. je plains de tout mon coeur vostre triste état, Dieu m'est temoin que je ne vous y laisserais pas, si celui de mes affaires pouvoit seconder mes inlinations; je vous envoye ici un billet par lequel je crois que Monsieur bonfils vous donnera bien dix ecus (je n'ai point d'argent à cette heure à Coppenhague dont je puis disposer) que je lui rembourserai à l'onzième de Juin qui vient. Je vous prie de me mander de qui vous avez appris que Mess. Reventlow et Plessen ont parlé en ma faveur au Roy: si la chose est veritable, quelqu'en puisse etre l'effet, c'est un nouveau sujet de reconnaissance pour moy (outre que je ne les en ai jamais priè) et dont je leur serai toujours infiniment obligè; car les bonnes intentions de ceux qui veulent me faire du bien, ont toujours quelque chose de fort doux et foit agréable pour moy, quand meme elles ne reussiroient pas. Donnes moi souvent de vos nouvelles, mais ne me parles point de vostre dernier terme, c'est une matière, qui augmente mon chagrin qui est sans cela assez grand; on fait toujours bien de se familiariser avec la mort, d'y penser avant qu'elle nous surprenne et de ne pas la craindre, mais il ne faut pas non plus la souhaiter: fions nous à la providence, elle epreuve souvent, mais elle ne nous abandonne pas: voilà des morales que je preche tous les jours a moi même, Dieu veuille me donner sa grace de pouvoir les pratiquer. Adieu, mon cher Montaigu, je suis de tout mon coeur vostre vrai ami et serviteur

P. de Løvenørn

[sideskift][side 041]Obliges moi de corriger cette lettre à la rigueur et de me la renvoyer. Vous n'aves qu'à donner, à l'avenir, vos lettres à un certain Mons. Vineke, c'est le successeur de Mons. friis, qui part de Coppenhague la semaine prochaine.

Nb. Vos lettres doivent toujours estre pliées comme celle-ci et cela pour cause.

8.

Monseigneur.

C'est moy qui ay tort, Vostre Excellence s'etait parfaitement expliquée, c'est ma faute de n'avoir pas eu l'esprit de l'entendre pardonner cette bêvue a mon peu d'jntelligence. j'etois d'ailleurs si penetré de toutes les marques obligeantes de bonté que vous joigniez a vos bienfaits, que tout entier a la reconnoissance je n'entendois pas d'autre raison. eh comment pouvois je m'jmaginer que je dusse corriger a la rigueur vne lettre que vous me faisiez l'honneur de m'ecrire, mais vne lettre si pleine de bonté, de tendresse et d'affection que j'avois conté de la laisser a mes enfants come vn monument du merite de leur Pere, par l'assurance de l'estime et de l'amitie qu'un seigneur comme vous avoit eu pour moy. voila mes excuses, elles sont aussi veritables que legitimes, a l'egard du passé, et je vais vous obeir, avant de le faire, permettez moy de vous dire que je ne tiens pas des violons seuls. ce que j'ay mandé à Vostre Excellence, gunter me l'avoit dit avant eux il me l'a confirmé depuis avec la circonstance, qu'il le scavoit d'une personne qui etoit à table. il ne m'a point nommé la personne, je devine que c'est vn seigneur qui a changé le poste qu'il avoit en oldenbourg pour vn autre charge. M. Gunter vouloit se charger de faire tenir cette lettre a Vostre Excellence, j'ay cru devoir suivre le Canal que vous m'avez prescrit du successeur de M. frys.

le nouvel ambassadeur n'est pas encore arrivé, je l'attens avec jmpatience pour faire quelque arrangemen! a mon sort. le Pere de pilloy est mort en france, le fils exclus de la succession pour s'estre fait lutherien, il implore de la protection du Roy vn ordre a M. de Sested pour empecher cette jnjustice. Tresfort que vous connoissiez est aussi mort il y a quelques jours, il ne laisse point de demelé sur la succession. je l'ay[sideskift][side 042] connu tant d'années que je l'imiteray a coup seur sur ce der- nier article. on dit N. Le P. C. mieux dieu le venille. il y a tres souvent encor du feu en cette ville, a l'heure que j'ecris il y en a vn assez grand au neuhaven mais il est presque eteint. voila toutes les nouvelles. permettez moy de finir par les nouveaux remercimens que je vous dois. j'ay l'honneur d'estre plus que personne du monde

le 5 avril 1729.

Monseigneur
de Vostre Excellence
le tres humble
et tres obeissant serviteur
montaigu.

plus je veux corriger la lettre en question, moins je voy qu'il y ait rien a corriger; le commencement n'est pas moins bien ecrit qu'il est obligeant. la premiere faute est dans: que je luy rembourseray, le que etoit inutile. tout le reste de la lettre est juste et plein d'esprit il falloit seulement mettre surprene au lieu de surprend et rigueur au lieu de riguer, à cela pres je voudrois avoir fait vne pareille lettre.

9.

Dette udaterede Brev er skrevet til Frederik Løvenørn.

a Monsieur de Louenørn!

Son Excellence Monseigneur Vostre Pere ayant jugé à propos Monsieur, que vous ecrivissiez de Brest à M. de Maurepas et à Mad. de Plelo quelque lettre de remerciment, elle m'a ordonné de vous en tracer le formulaire suivant; je commence par la lettre à M. Maurepas. je n'ay pas besoin de vous dire, Monsieur, qu'avant toutes choses il est bon de vous informer si, quand Messieurs les Capitaines de Marine luy ecrivent, ils luy donnent du Monseigneur ou simplement du Monsieur, il ne faut pas oublier aussi de scavoir, si on le traitte d'Excellence ou si on luy en donne quelque autre titre pour suivre en cela l'exemple des autres. il n'y aura pas d'autre difficulté que de changer la construction et de dire ou: Vostre Excellence est informée et elle m'a fait l'honneur. ou: vous scavez Monsieur et vous m'avez fait l'honneur. Remarquez aussi, qu'il y a des gens en France que l'on traitte de[sideskift][side 043] Monseigneur sans autre titre et a qui on dit, je scay, Monseig- neur, les bontes que vous avez ... et ainsi dans toute la suite.

Pardonnes moy, Monsieur, si je m'inquiete de vouloir vous avertir de ce que vous savez peutestre mieux que moy, c'est vn effet de l'envie que j'aurois de pouvoir vous etre bon à quelque chose. Permettez qu'avant de finir je vous souhoite encore vne fois vn bon voyage et vn retour heureux ou comblé de vertus de scavoir et de merite, vous trouviez vostre illustre Pere en santé et luy donniez le plaisir et la consolation de voir et d'embrasser en vous vn fils digne de luy.

J'ay l'honneur d'etre avec tout le respect que je vous dois, Monsieur, vostre tres humble et tres obeissant serviteur

Montaigu.

10.

Monsieur

dans le dessein ou m'ont enhardi vos suffrages de rassembler les foibles ouvrages que j'ay pu faire, j'en ay deja ramassé vne assez grande partie et aux divertissements près que j'ay faits du tems de la Comedie francoise, pour les naissances pendant sept ou huit ans et dont je ne puis pas deterrer la copie d'un seul, je croy avoir recouvré ce que j'ay fait de moins mauvais. mais parmi ces pieces fugitives en voici deux qui me sont revenues depuis quelques jours, que je crains de ne pouvoir pas mesler avec les autres. je vous les envoye, Monsieur, et vous demande votre decision que je prefere avec justice à l'approbation des Docteurs; permettez moy, Monsieur, de vous informer de ce qui a donné lieu à ces deux petits ouvrages.

L'an mille, je ne scay pas combien, M. de Bonrepaux, ambassadeur de France, receut de Paris par la poste les bouts rimez cy joints d'un sonnet. ce Ministre m'envoya chercher deux heures avant le depart du Courier. j'eus le bonheur de les remplir en sa presence a la louange du Roy Louis 14 son Maistre asses a tems pour que l'ambassadeur put les envoyer en france le mesme ordinaire. le merite frivole de cet impromptu, si je puis le nommer ainsy, donna a l'ambassadeur assez bonne opinion de moy pour me proposer vn plus grand[sideskift][side 044] ouvrage au sujet de la revolution d'angleterre qui etoit encore nouvelle. il me donna luy mesme pour titre et pour sujet:

Plainte de l'Eglise Catolique.

je suivis ces ordres et fis l'ouvrage que je joins ici au sonnet. le succes en fut heureux pour moy et vn mois apres je receus outre beaucoup de compliments cinquante Ducats d'or ou de la Cour de France ou de la liberalité de l'ambassadeur, il n'jmporte. ce qui est bon là peut ne l'estre pas ici, j'attens avec respect l'arrest qu'il vous plaira de prononcer prest a m'y soumettre avec tous les egards que je dois a la supe- riorite de vos lumieres, avec toute la reconnoissance que je dois a vos bontez sans parler de l'attachement avec lequel je me fais gloire d'estre

Copenhague le 11 Octobre 1736.

Monsieur
vostre tres humble
et tres obeissant
serviteur
Montaigu.

Sonnet
en bouts rimez. 

En vain nous feuilletons toute l'historie .......... amtoqie
Pour y pouvoir trouver la parfaite .......... vertu
Louis seul dans l'eclat dont il est .......... revestu
En fournit en nos jours l'exemple .......... magnifique



Ce heros confondant l'envie et la .......... critique
Rend docile à ses loix l'esprit le plus .......... testu
et partant d'ennemis vainement .......... combattu
L'Equité fit toujours toute sa vie .......... Politique



Ses ordres sonverains font brille le .......... sponton
des lieux ou le soleil echaufe le .......... Triton
jusqu'aux climats glacez d'ou nous tirons l' .......... hermine



La victoire par tout le suit d'un pas .......... dispos
mais dans tous ses projets le Ciel ne l'a- .......... chemine
que pour mieux assurer la Paix et le .......... repos

[sideskift][side 045] Plainte
de l'Eglise Catolique à la revolution d'Angleterre.

Tandis que la Discorde aux deux bouts de la terre.
arme de ses fureurs le démon de la guerre,
L'eglise desolee aux pieds de ses autels
qui voit l'egarement des malheureux mortels
recourant au Seigneur en ces rudes atteintes
exprime par ces mots ses douleurs et ses craintes.

Toy qui formas de Rien tout ce vaste univers,
qui reglas de ta voix mes articles divers,
Grand Dieu, mon seul espoir, mon secours et mon Pére,
de ta fille eperdüe ecoute la misere.
ce n'est donc pas assez que depuis deux cens ans,
L'Ereur ait aveuglé mes credules enfants
qu'aux depens de mon sang son audace arrogante
ait fait voir en cent lieux sa rage triomphante
et qu'elle ait par un sort trop digne de pitié
de mes sacrez etats vsurpé la moitié.

faudra-it-il donc enfin que sa rage funeste,
de mon sang affoibly vienne epuiser le reste
ce sang qui t'est si cher ce sang vrayment chretien
qui, pour le conserver, t'a couté tout le tien.

C'est la pourtant, c'est la ce qu'entreprend de faire,
de mes fiers Ennemis la ligue sanguinaire.
Tout s'unit tout conspire aujourdhuy contre moy.
qu'vn Prince soit fidele aux regles de ta foy
C'est pour le detrosner vn sujet legitime
leur profane fureur en fait vne victime ¹)
Sa vertu qui devroit le rendre precieux
leur fournit pour le perdre vn pretexte odieux

vn gendre ambitieux
vn peuple factieux
} contre luy se rebelle

et les Roys qui devroient embrasser sa querelle
[sideskift][side 046]  loin de vanger en luy l'affront qu'on fait aux Roys
trahissent a l'envy sa querelle et leurs droits.

Le Chef ¹) meme qu'icy tu m'as laissé pour guide
regarde d'un oeil sec leur complot parricide
il me voit accablée, il me laisse perir,
et sa lache tiedeur n'ose me secourir,
sans deployer pour moy ces foudres redoutables
qu'il a receus du Ciel pour punir les coupables
touts les secours qu'il donne en des maux si pressans,
sont de foibles, conseils, ou des voeux impuissans.

Ainsi de toutes parts a mes malheurs en bute,
soit mollesse ou fureur, tout conspire ma chute
et je n'ay pour appuy, dans mes maux infinis,
Parmi tous mes enfans que l'aisné de mes fils.

Le fils unique appuy sur le quel je me fie
l'eternel desespoir de ma fiere ennemie.
Grand Dieu soutien son bras et fais voir aujourdhuy
que s'il combat pour moy, tu veux vaincre par luy
que de ces legions contre nous animées
L'ange Exterminateur confonde les armées,
et maintienne à l'abry de son bras tout puissant
la foy victorieuse, et Louis Triomphant.


Som Tillæg til Efterretningerne om Montaigu kan endnu tilføies, at han den 2den Februar 1714 blev ansat som Lærer i Fransk ved Landcadet-Compagniet med 100 Rdlr. i aarlig Gage; den 13de Juni 1721 afgik han fra denne Stilling »in erwegen derselbe anderer verrichtungen halber dieser Function nicht gebührlich obwarten kann." (Meddelt af Hr. Can- cellist Dittmann i Krigsministeriets Archiv.) 


Noter:

Side 1, note 1) Den 24. Februar skrives fra Kjøbenhavn til Hamb. Correspondenten: »Da Montaigu ingen Midler har til atter at lade spille Comedier, har Kongen besluttet at give ham aarlig 1300 Rdlr., for at han kan continuere; derimod skal han lade spille for det kongelige Herskab paa Slots-Theatret.«

Side 5, note 1) Den 14. October 1726 udfærdigedes følgende kongelige Befaling til Politi- og Borgemester Hans Himmerich:

V. G. T. Eftersom Montaigu paa samtlig Danske Acteurs vegne, for os allerunderdanigst haver ladet forestille, at den fornemmeste aarsag, hvorfor de Danske Comoedier ere indrettede, har været at hindre omløbere at indkomme med fremmede Skue Spil; og som Vi alleene til dend ende allernaadigst have benaadet dem med særdeles privilegier, men end og ved a parte Rescript til Voris forrige Politiemester Ratcken, som og ved ordre til da værende Ober Hof Marschalch Hr. von Holstein, allernaadigst mainteneret dem, og befalet, at de daværende Linie Dantzere skulle forføye dem af Staden; Saa finde de dennem høyligen fornermede ved een navnlig Bredo, som tvert imod Høystbemelte Privilegier og anstalter skal have indfunden sig udi Vores Kongelig Residentz Stad Kiøbenhavn, og understaaet sig der at indrette et Skuespil med Perspectiver at forestille, hvortil han formener sig berettiget, fordi han har taget Borgerskab, og derpaa betalt 12 Rdr; Men som enhver, naar hand ickun tog Borgerskab og betalte 12 Rdr, kunde giøre skaar i Privilegierne, u-tiltalt og ustraffet; Thi er hermed Vores allernaadigste villie og befaling, at du strax ei alleene forbyder bemelte Bredo ald Skuespill, men end og derhos tilholder hannem at forføye sig ud af Staden og ellers derhen seer, at ingen herefter giører Supplicanterne nogen hinder eller præjudice, udi de dennem forundte Privilegier. Dermed etc.

Friderichsberg Slot den 14. October A. 1726.

Side 10, note 1) Disse Bilag ere: A. Capions Privilegium af 17. Mai 1720; B. Capions Privilegi um af 12. Mai 1721; C. Montaigus Privilegium af 14. August 1722; D. det kgl. Rescript til Politimesteren af 14. September 1722.

Side 12, note 1) Montaigus Skrivelse aftrykt ovenfor S. 1.

Side 12, note 2) Skrivelsen til Politimesteren aftrykt ovenfor S. 2.

Side 14, note 1) Se: F. A. Dahlgren, Förteckning öfver Svenska Skådespel etc. Stockh. 1866, S. 23-25.

Side 27, note 1) Sammesteds findes ogsaa det originale Brev, som Montaigu 1731 tillige med de øvrige danske Acteurer skrev til Grev Rantzau. Det er aftrykt af Werlauff i Tritogeneia, I, S. 121-23, og i dansk Oversættelse hos Overskou, 1, S. 255-57.

Side 29, note 1) Samme Dag, som Landgangen paa Rygen fandt Sted, afsendte Løvenørn det her aftrykte Brev, hvortil Originalen findes ny kgl. Saml. Folio, Nr. 685, b. Udskrift mangler.

»Efter hans Kongl. Maytts allernaadigste ordre har jeg skuldet ved disse Linier notificere Eders Exellence, at idag formiddag Klocken 10 blef resolveret at lande paa Rügen idag, som og ved Guds Bistand saa løckelig er udfalden, at vi i Efter Middag Klocken 3 kom i land, ved een Lands Bye Stresau, 1 Miil østen fra Puttbusch. Begge Linier Infanterie ere udj Land, uden at hafve mist een Mand, eller seet meere end 30 Svendske Ryttere, som strax retererte sig. Infanteriet er nu saa dybt i Jorden og saa forskandset, at icke 20,000 Svenske ere capable at delogere dem. Saasnart Maanen staar op, begynder Cavalleriet at debarquere, saa at Armeen schall med Guds hielp være i Stand i Morgen med Dagen at gaa Svendsken imøde. At vi ingen Svenske har funden for os er vel Aarsagen, at ingen hafver vented eller troed, det vi der kunde eller villde gaa i Land, dertill med giorde vi og et mouvement med Cavallerie-Skibene ved Palmer-Orth, som vi hafde i Sinde at villde gaae der i land. Hans Maytt venter nu Eders Excellence hid med første med Leilighed.

        Galleien Printz Christian
till ankers under Willem
den 15 Nov. 1715.

Leuenörn

Side 30, note 1) Slaget i Dynekilen den 8de Juli.

Side 30, note 2) Den 17de Juli

Side 32, note 1) Den 1ste September.

Side 32, note 2) Den 28de August

Side 45, note 1) Jacques 2.

Side 46, note 1) Le pape d'alors.


Denne side er oprettet af Niels Jensen